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A’tricyclette : l’aventure solidaire de trois étudiantes de l’IÉSEG en Asie

Trois étudiantes du Programme Grande École de l’IÉSEG, Adélaïde WAYMEL, Alice RIBADEAU DUMAS et Victoire HÜRSTEL, ont entrepris un voyage ambitieux (A’tricyclette) en Asie pour soutenir l’association « Enfants du Mékong ». Pendant trois mois et demi, elles ont parcouru plus de 3 000 km à vélo avec l’objectif de promouvoir le parrainage d’enfants de milieux défavorisés. Leur aventure, riche en défis et en découvertes, a mis en lumière l’importance de l’engagement humanitaire et des relations humaines. Découvrons comment elles ont réussi à combiner sport et solidarité pour faire une différence. 

A Tricyclette

Pouvez-vous nous expliquer l’essence de votre projet ? 

Adélaïde WAYMEL : Nous sommes parties en Asie pendant 3 mois et demi pour effectuer un périple de plus de 3 000 kms à vélo, dans l’optique de soutenir l’association « Enfants du Mékong ». L’objectif de cette organisation est de trouver des parrains pour les enfants de milieux défavorisés vivant en Asie du Sud-Est. Enfants du Mékong agit dans six pays : le Cambodge, le Vietnam, les Philippines, le Laos, la Thaïlande et la Birmanie. 

Notre but, avant notre voyage, était de trouver des parrains pour ces enfants. La particularité d’ « Enfants du Mékong », c’est qu’il y a non seulement une aide financière, mais aussi un échange épistolaire entre le parrain et le filleul. Le but est d’avoir une relation qui dépasse le simple soutien financier. Nous nous sommes données pour mission d’apporter la première lettre des parrains aux nouveaux enfants parrainés. Nous avons donc rendu visite à une vingtaine d’enfants, au Vietnam, au Cambodge et aux Philippines. 

Alice RIBADEAU DUMAS: Nous avons constaté de nos propres yeux l’importance de ces lettres pour les filleuls en discutant avec les familles sur place. Il est crucial pour les enfants de savoir qu’il y a quelqu’un en France qui pense à eux, les aide et les encourage à continuer l’école. Recevoir ces lettres de leur parrain ou de leur marraine les motive à ne pas baisser les bras, car parfois leur condition familiale complexe peut prendre le dessus sur leur volonté de réussir à l’école. 

Victoire HÜRSTEL : L’idée de ce projet est née parce que nous savions toutes les trois que nous voulions faire un projet humanitaire. Alice et Adélaïde sont de la même promo, et moi une année en dessous. En fonction de nos motivations respectives, nous avons découvert que ce projet correspondait le mieux à nos attentes. Nous avions toutes les trois fait un échange en Amérique du Sud, et nous voulions aller en Asie pour ce projet. L’une d’entre nous voulait un projet plus sportif, une autre ne voulait pas rester dans des centres avec uniquement des enfants, et la dernière voulait justement être avec des enfants. Ce projet permettait de combiner nos trois objectifs. 

Comment vous êtes-vous préparées pour ce périple ? 

Alice RIBADEAU DUMAS : Nous avons commencé à penser au projet en septembre pour un départ en mars, car cela prend du temps à organiser. Nous nous sommes retrouvées tous les lundis soir pour avancer sur le projet. Nous avons d’abord déterminé ce que nous voulions faire, où nous voulions partir et avec quelle association. Trouver l’association a été la première grande étape. Ensuite, nous avons pris contact avec « Enfants du Mékong » et discuté avec eux de ce que nous pouvions organiser. Ils étaient très flexibles, ce qui nous a permis d’organiser notre voyage de la manière qui nous convenait. Nous avons aussi dessiné notre itinéraire et prévu tout l’équipement nécessaire.

A tricyclette
A Tricyclette

Comment avez-vous financé ce projet ?  

Victoire HÜRSTEL : La moitié du budget provenait de nos propres ressources financières que nous avons réunies grâce à nos jobs étudiants. Cependant, un projet comme celui-ci coûtant aux alentours de 18 000 €, il nous fallait un peu d’aide pour compléter la somme. Nous avons réussi, en faisant du démarchage notamment, à réunir l’autre moitié des fonds nécessaires par le biais de sponsors et d’une cagnotte en ligne. Certaines entreprises nous ont également procuré du matériel, ce qui nous a été très utile. Nous avons d’ailleurs été touchées par la générosité des petites entreprises qui nous ont fourni des produits cosmétiques naturels, des vêtements de sport, etc.  

Que retenez-vous de cette aventure ? 

Victoire HÜRSTEL : Je pense que c’est compliqué de résumer ce que l’on ressent en quelques mots, mais ce qui ressort particulièrement, c’est que nous ne nous attendions pas à ce que ce soit aussi difficile physiquement de tenir le rythme à vélo chaque jour ! Et aussi, surtout, l’accueil chaleureux que nous avons reçus de la part des locaux ! Notre fil directeur tout au long de cette aventure c’était « les 3 petits bonheurs ». Chaque jour, nous partagions entre nous nos trois petits bonheurs de la journée. Bien souvent, c’était quelque chose de très simple, mais cela nous a aidé à tenir lors des moments difficiles. 

Alice RIBADEAU DUMAS : En effet, nous avons parcouru en moyenne 70 kms par jour, et c’était intense ! Au total, nous avons pédalé 3156 kms. C’était une expérience inoubliable, enrichissante sur le plan humain et personnel, qui restera à jamais gravée dans nos mémoires. Nous avons beaucoup appris sur nous-mêmes, entre nous et au contact des populations locales et des enfants parrainés. 

Adelaide WAYMEL : L’Asie étant très vallonnée, cela a été un vrai défi sportif pour nous ! Mais c’était aussi une expérience forte car cela nous a poussées à nous dépasser et à développer d’autant plus notre esprit d’équipe. Même si nous nous connaissions très bien, on ne se connaissait pas dans l’effort et sur le long terme. Culturellement parlant, c’était une expérience incroyable ! Nous avons fait de belles rencontres en dormant chez l’habitant. Nous toquions aux portes et les gens nous accueillaient à bras ouverts. Il était plus facile pour nous de communiquer aux Philippines car les habitants parlent anglais. Au Cambodge, les personnes ne parlaient ni anglais, ni français, c’était un type d’échange complètement différent, les gestes et les sourires, ça marche aussi ! Et à chaque fois, nous étions très bien accueillies. 

Partir à trois pour un tel périple, est-ce une force ou une difficulté, finalement ? 

Adélaïde WAYMEL : C’est une force, clairement. 

Alice RIBADEAU DUMAS : Quand nous sommes rentrées, la première chose qu’on nous a demandé, c’était comment ça s’était passé entre nous. Si l’on s’était bien entendues, s’il y avait eu des altercations, etc. Nous n’aurions pas entrepris ce projet avec d’autres personnes, car nous savions que ça pouvait marcher entre nous. Cependant, nous ne savions pas à quoi nous attendre. Être ensemble 24h/24h crée parfois des désaccords, mais ça nous a aussi beaucoup renforcées. Quand l’une de nous n’allait pas bien, les deux autres étaient là pour l’aider. Globalement, ça s’est très bien passé et nous sommes toujours très amies aujourd’hui. 

Victoire HÜRSTEL : C’est un défi, mais en fin de compte, je pense avoir plus appris sur mes capacités sociales et humaines que sur mes capacités sportives ! 

Pastille 60 ans de l'IÉSEG