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Petite ville allemande de 22 000 habitants, Herzogenaurach a la particularité d’abriter les sièges de deux géants du sport : adidas et Puma. Amaury PARROT (diplômé du Programme Grande École en 2016) a choisi la marque aux trois bandes dès sa sortie de l’École, quittant le Nord de la France pour la Bavière. Enfilez vos baskets et découvrez son quotidien riche en challenges !
Votre parcours personnel et professionnel est à dominante internationale. Était-ce une volonté de votre part ?
Il s’agit avant tout d’un concours de circonstances : j’ai d’abord suivi mes parents lorsqu’ils sont partis vivre aux États-Unis durant mon enfance. Quelques années plus tard, j’y ai effectué mon année d’échange IÉSEG pour parfaire mon anglais et découvrir une nouvelle culture professionnelle à travers deux stages (Sodexo, puis Otis). J’ai alors découvert une nouvelle manière d’aborder les problématiques professionnelles, de prendre des décisions et d’appréhender la notion de leadership. Ces expériences m’ont appris à aller droit au but et à ne pas avoir peur d’être à l’origine d’initiatives, même en tant que stagiaire. Par la suite, j’ai tout simplement saisi l’opportunité de rejoindre le siège mondial d’adidas à Herzogenaurach, en Allemagne. Je rêvais depuis toujours d’évoluer dans l’industrie du sport, l’occasion était trop belle ! Je devais y rester pour six mois de stage, j’y suis toujours huit ans plus tard…
adidas reçoit énormément de candidatures de stage. Comment s’est déroulé votre entretien d’embauche et qu’est-ce qui a fait la différence, à l’époque ?
Il s’est décomposé en trois étapes : une vidéo de présentation, un entretien RH et un second avec le manager. Ma pratique du sport (voir encadré) a été un avantage certain, mais adidas recrute avant tout des profils qui partagent ses valeurs et qui montrent une véritable soif d’apprendre. C’était mon cas et ça l’est toujours. Je connaissais peu de choses de l’Allemagne, je n’avais jamais envisagé d’y habiter, mais je m’y suis installé sans trop me poser de questions. Si le siège mondial d’adidas s’était trouvé en Argentine ou au Japon, j’y vivrais sans doute ! Mais depuis 1949, il est installé dans le village natal d’Adolf Dassler, son fondateur. Il y a une vingtaine d’années, la marque a songé à se rapprocher de Berlin ou Munich, la municipalité d’Herzogenaurach lui a alors proposé les anciens terrains militaires des bases américaines pour qu’elle puisse bâtir l’immense campus où je me rends quotidiennement.
Amaury PARROT, vous êtes aujourd’hui Senior PMO Manager. En quoi consiste ce rôle et quelles missions lui sont associées ?
Mon rôle consiste à élaborer, mettre en place et contrôler la stratégie du département Non-Trade Procurement, c’est-à-dire les achats qui ne sont pas directement liés à la production des produits adidas : fournitures de bureau, équipements informatiques, services de marketing et autres biens et services nécessaires au quotidien de l’entreprise. Cela implique une collabora- tion étroite avec l’équipe exécutive pour définir et planifier les programmes, les objectifs et les indicateurs de performance, en lien avec la stratégie du département. Je fais également le lien entre la direction et les équipes, mais également avec les autres services de l’entreprise pour garantir une cohérence globale.
Même si vous avez peu d’éléments de comparaison en France, comment décririez-vous le monde du travail allemand ?
En tant qu’entreprise internationale, adidas n’est pas forcément représentative du marché du travail allemand. Malgré tout, certains clichés se vérifient : le management est en général très vertical, les process sont nombreux, la rigueur dans leur exécution est élevée et il est rare que l’on sorte des sentiers battus. Les changements peuvent donc être difficiles à mettre en place, partant du principe que si cela a toujours fonctionné ainsi, il n’y a aucune raison de faire autrement ! L’aspect positif de cette approche est que chacun sait ce qu’il a à faire et que les résultats sont là. Chaque heure supplémentaire peut être transformée en congés sur l’année en cours et, depuis le COVID, la direction a mis en place deux jours de télétravail par semaine, mais aussi dix jours par an depuis n’importe où dans le monde. Une démarche particulièrement appréciée par les salariés.
Sans être un sponsor officiel des JO 2024, comment votre entreprise contribue-t-elle à l’événement ?
De nombreux athlètes et fédérations utiliseront nos produits réputés pour leur performance. Nous espérons donc un maximum de médailles pour nous assurer une visibilité optimale lors de ce rendez-vous fédérateur qui incarne les valeurs que nous partageons chaque jour. 2024 est également une année importante pour adidas puisque l’Euro de football se déroule en Allemagne ! Ce sport est presque une religion ici. Plus globalement, l’activité physique occupe une place importante dans ma région. Sa situation géographique y contribue sans aucun doute…
Pouvez-vous nous en dire plus sur la région dans laquelle vous vivez ?
Je réside à Nuremberg, un véritable carrefour puisque la ville se situe à 1h de Munich, 2h de Francfort et 4h de Berlin en train. Véritable cœur économique de l’Allemagne, la Bavière est une région au charme fou et l’amateur de vélo que je suis ne se lasse pas des magnifiques paysages de campagne. Je peux également skier puisque les Alpes Autrichiennes sont à 2h de route, ou visiter d’autres villes européennes dès que j’en ai l’occasion. Enfin, les amateurs de bière sont nombreux à y trouver leur bonheur…
Vous êtes installé depuis huit ans en Allemagne. Comment imaginez-vous la suite de votre vie professionnelle ?
Pour le moment, j’envisage de rester encore quelques temps ici puisque j’adore la région dans laquelle je vis, je me suis créé un véritable cercle d’amis et adidas offre de nombreuses perspectives d’évolution. Après avoir principalement occupé des postes au siège avec une vision « globale », j’aimerais me diriger par la suite vers une expérience « marché » pour comprendre les rouages à cette échelle, avec une dominante stratégie/gestion de projets. La seule chose qui me manque, c’est la nourriture française, mais par chance, ce n’est pas si loin et je rentre régulièrement.
Parcours
Amaury rejoint le siège mondial d’adidas en Allemagne en février 2016 à l’occasion de son stage de fin d’études. Une fois diplômé, il quitte le département Global Operations Strategy & Programs pour intégrer l’équipe Global Non-Trade Procurement.
Passionné de sport, il pratique notamment le triathlon (natation, vélo, course à pied) depuis plus de quinze ans. Une discipline qui lui permet de prendre du recul et de repousser ses limites. Il est aujourd’hui à la tête du département Global Non-Trade Procurement Strategy & Program.
Cet article a été rédigé par Luna Créations pour le magazine IÉS #18, le magazine de IÉSEG Network, l’association des diplômés de l’École.