- Johan BRUNEEL – Innovation et Entrepreneuriat
- Giverny DE BOECK – Individus et Organisations
- Myriam DEGRAVE – Management et Société
- Majid ESKANDARPOUR – Opérations
- Marjorie FOX – Droit
- Frank GOETHALS – Management des Systèmes d’Information
- Marion LIGONIE – Comptabilité
- Raluca PARVULESCU – Économie et Méthodes Quantitatives
- LaurieAnn UNDERWOOD – Marketing / Ventes
- Hayley WALKER – Négociation
L’IÉSEG nomme 10 Ambassadeurs Durabilité : définition d’un parcours de compétences-clé en durabilité ambitieux
Dans le cadre de sa stratégie de développement durable, l’IÉSEG s’est fixé pour objectif d’intégrer les enjeux de la transition environnementale et sociale dans l’ensemble des matières enseignées.
En mars 2024, à travers le programme « Transition 2026 », les enseignants ont d’abord participé à une série de modules de formation permettant d’approfondir les enjeux sociaux et environnementaux propres aux matières et métiers qu’ils enseignent. Ensuite, en mai, chaque département a défini sa propre feuille de route de transformation, inspirée par les travaux du rapport « ClimatSup Business » du Shift Project et du modèle « GreenComp » de l’Union Européenne. Lors de ces ateliers, les professeurs ont identifié les impacts – positifs et négatifs – de leurs disciplines et les compétences-clés à transformer ou à intégrer dans leurs cours.
« Proposer aux étudiants des cours de développement durable n’est plus suffisant. L’ampleur des défis actuels nous invite à repenser ce qu’on enseigne dans l’ensemble des disciplines » explique Myriam DEGRAVE, Responsable Académique de la Durabilité à l’IÉSEG.
Offrir aux étudiants un parcours de compétences en durabilité solide et ambitieux
Afin de mener concrètement cette transformation, l’IÉSEG a nommé, en septembre 2024, 10 Ambassadeurs Durabilité*, correspondant aux 10 disciplines majeures enseignées à l’École. Leur objectif commun : transformer les cours pour établir un parcours de compétences en durabilité cohérent et ambitieux, depuis le premier jour à l’IÉSEG jusqu’à la diplomation de chaque étudiant. Ces Ambassadeurs Durabilité ont été identifiés pour leur expertise dans leur discipline (Finance, Marketing, Comptabilité, Droit, Systèmes d’Information, Supply Chain…) et pour leur expertise et leur sensibilité sur les sujets de transition.
Les 10 Ambassadeurs Durabilité de l’IÉSEG sont :
Sur la base des compétences-clés identifiées, les ambassadeurs ont audité et cartographié l’ensemble des cours du Programme Grande École. Ils ont ensuite fait le lien avec les professeurs de leur département pour identifier si ces compétences étaient déjà intégrées à l’enseignement, ou quels contenus de cours devaient être adaptés pour qu’elles le deviennent.
L’interdisciplinarité comme clé pour une prise de hauteur
Au cours d’échanges réguliers entre eux, les Ambassadeurs ont adopté une approche interdisciplinaire, afin de construire un référentiel de compétences environnementales et sociales complet et robuste.
Par exemple, une des compétences-clé identifiées par toutes les discipline est le « Critical Thinking ». Cette compétence essentielle est développée de manière différente dans les cours, amenant les étudiants à questionner le statu quo. Concrètement, l’IÉSEG continuera d’enseigner les fondamentaux dans chaque matière, mais enseignera également des modèles différents et des courants de pensée alternatifs qui remettent en cause les modèles traditionnels, afin que chaque élève. L’objectif est de donner aux étudiants les clés pour, plus tard, faire les meilleurs choix, décider ce qu’ils voudront mettre en œuvre dans leur entreprise et comment ils voudront agir, pour avoir l’impact qu’ils souhaitent avoir.
Ces nouvelles compétences et nouveaux modèles prennent différentes formes :
– En marketing : Quel rôle peut jouer le marketing dans la promotion de modèles compatibles avec les limites planétaires ?
– En comptabilité : comment enseigner la triple comptabilité, prenant en compte la mesure d’impact environnementale et sociale ?
– En économie : quelles sont les interactions entre économie, énergie et climat ? Quelles sont les limites de la croissance dans un monde aux ressources limitées ?En Ressources Humaines : comment déployer des politiques d’équité et d’inclusion authentiques et impactantes ? Comment accompagner les salariés dans la transition de l’entreprise ?
– En stratégie et durabilité : Comment questionner les modèles d’affaires ? Comment calculer l’empreinte environnementale d’une entreprise pour décarboner l’ensemble de la chaine de valeur ?
63 compétences-clé identifiées, 228 cours audités
Tout au long de ce process, les Ambassadeurs Durabilité ont identifié 63 compétences-clé environnementales et sociales et audité 228 cours pour y repérer les transformations nécessaires. Les feuilles de route de tous les départements ont été présentées lors d’un Comité de Direction spécifique en mars 2025, et les transformations animeront les équipes jusqu’à fin 2026, même si de nombreux changements ont déjà été apportés. Par exemple, un cours intitulé “Transformational HR Management” a été lancé lors la dernière rentrée académique. Il enseigne comment les entreprises peuvent s’appuyer sur les Directions des Ressources Humaines pour mieux faire face aux transformations mondiales (sociales et environnementales) au niveau individuel, managérial et organisationnel.
Pour Giverny DE BOECK, Ambassadrice Durabilité ‘Individus et Organisations’, “les compétences en matière de personnes et d’organisations, telles que l’adaptabilité, la gestion du changement et l’expertise en matière de diversité, d’équité et d’inclusion, sont indispensables aux leaders de demain. Ces compétences permettent aux étudiants de conduire des changements significatifs en réponse aux défis écologiques et sociaux, qui sont profondément liés dans la société. Un avenir véritablement durable dépend de l’apprentissage d’une compréhension profonde du « S » de la RSE et de la reconnaissance que les défis sociaux et écologiques sont les deux faces d’une même médaille.“
Frank GOETHALS, Ambassadeur Durabilité ‘Management des Systèmes d’Information’, complète : “En SI, nous avons identifié l’importance de l’empreinte environnementale des systèmes numériques. Conformément à la recommandation du Shift Project, nous allons dorénavant veiller à ce que tous les étudiants comprennent le concept de sobriété numérique. Une analyse du cycle de vie permettra aux étudiants de comprendre la nécessité de la sobriété numérique et d’apprendre comment celle-ci peut être mise en œuvre dans les entreprises.”
Pour Raluca PARVULESCU (Économie et Méthodes Quantitatives), “ce qui m’a donné la plus grande satisfaction, c’est de constater à quel point tous les professeurs de mon département sont engagés dans la prise en compte des préoccupations des étudiants concernant le changement climatique, l’épuisement des ressources, les défis énergétiques, les inégalités et la diversité. Ceux avec lesquels j’ai discuté étaient véritablement déterminés à intégrer les résultats de leurs recherches dans leurs cours. Il y a déjà des preuves de cet engagement partout : dans les discussions en classe, les études de cas, les modèles théoriques… La durabilité soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses, et l’économie en tant que discipline est profondément remise en question. Bien que nous n’ayons pas toutes les réponses, je vois là une occasion passionnante d’impliquer les étudiants dans le processus de réflexion et de travailler ensemble à une meilleure compréhension des problèmes et des solutions possibles. »
Enfin, pour Laurie-Ann Underwood (Marketing), “cet exercice a été particulièrement utile pour notre Département Marketing / Ventes, car il nous a permis de prendre du recul et d’examiner le travail que nous avons accompli en 2024 pour nous assurer que chaque cours intégrait un contenu significatif traitant directement du développement durable, ce qui représente un effort considérable. Je suis très fière de mon rôle d’Ambassadeur Durabilité, car j’ai ainsi pu travailler avec tous les professeurs du département pour analyser la manière dont nos cours s’articulent entre eux et garantir à nos étudiants un parcours fluide et cohérent.”
« Qu’est-ce qu’un cours compatible avec une trajectoire +1.5°C, +2°C voire +4°C ? Qu’est-ce qu’enseigner le management face aux défis du XXIème siècle ? Ce processus pose les questions fondamentales de notre rôle en tant qu’institution et en tant que professeur. Plus que jamais, il est crucial d’éduquer les futurs leaders avec une approche scientifique, et d’aligner les sciences du management avec les limites planétaires. C’est un très beau mouvement porté par les ambassadeurs, » conclut Myriam DEGRAVE.