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Au-delà des kilomètres : l’odysée à vélo d’Arnaud Gilles, en partenariat avec All4trees

Repousser les limites, affronter l’imprévisible : voilà ce qu’a signifié pour Arnaud GILLES son voyage à vélo à travers l’Europe, pendant 4 mois. Étudiant en 3ème année du Programme Grande École sur le campus de Lille, Arnaud GILLES a décidé de réaliser une année de césure pour entreprendre ce périple courageux et ainsi apporter son soutien à l’association All4trees, qui œuvre pour la protection des forêts.

©Arnaud Gilles

Arnaud, peux-tu nous parler un peu de toi et de ce qui t’a motivé à entreprendre ce voyage à vélo ?

Je viens d’Eure-et-Loir. Depuis tout petit, j’ai toujours adoré prendre mon vélo et partir en balade dans la nature. Chaque année, en grandissant, j’allais toujours plus loin. Il y a trois ans, alors que j’étais en première année à l’IÉSEG, j’ai réalisé que je pouvais vraiment entreprendre un gros projet à vélo, que j’en avais les capacités physiques. J’ai donc décidé de commencer par un premier test : aller de chez moi, près de Chartres, jusqu’au Mont Saint-Michel. C’était un rêve pour moi, ça me semblait impensable, mais je l’ai fait. Je suis parti en autonomie pendant 4 jours, c’était un vrai test que je réussissais.

Comment est né le projet de faire le tour d’Europe à vélo ?

Après ce premier trajet, j’ai voulu aller encore plus loin et je me suis lancé un défi encore plus difficile : faire le tour d’Europe à vélo. Je savais que c’était ce que je voulais faire. Au début, je pensais le faire pour moi-même, sans forcément en parler ou avoir des sponsors. Mais en en parlant autour de moi, certains amis et connaissances ont montré un réel intérêt pour mon projet. C’est là que j’ai réalisé que ça pouvait être plus qu’un simple défi personnel. Je me suis associé à l’association All4trees, qui œuvre pour la protection des forêts. Ensemble, nous avons travaillé pendant près d’un an pour préparer le projet. Concrètement, je les ai aidé en termes de communication, notamment en les faisant connaître grâce à mes réseaux sociaux et en réalisant une collecte de fonds.

Comment as-tu organisé le financement de ton projet ?

Le financement était un aspect important de ce genre de projets. Avec All4trees, nous avons lancé une collecte de fonds et avons réussi à obtenir près de 3 000€. Environ un tiers de cette somme m’a servi à financer mon projet, et le reste a été directement versé à un fonds de préservation des forêts. Nous avons réparti l’argent entre plusieurs projets et associations, comme Cœur de Forêt et HUMI.

L’itinéraire ©Arnaud Gilles

Peux-tu nous en dire plus sur ton expérience pendant le voyage ?

J’ai traversé 10 pays au total, partant de Lille et terminant à Milan. Je suis parti pendant l’été pour m’adapter au climat, en remontant vers les pays nordiques d’abord, puis descendant vers le sud pour éviter les fortes chaleurs. J’ai parcouru environ 6 600 kilomètres, à raison d’environ 100 kilomètres par jour en moyenne. J’ai passé 51 nuits à dormir tous la tente, et 25 nuits chez l’habitant. Quand cela été possible, j’ai utilisé une application dédiée à la recherche d’hébergements chez l’habitant, mais dans les campagnes, je devais souvent faire du porte-à-porte et je demandais aux gens s’ils pouvaient m’accueillir pour la nuit. Partout, j’ai été très bien reçu : l’hospitalité de chacun m’a agréablement surpris.

Quel itinéraire as-tu parcouru exactement ?

©Arnaud Gilles

Je suis donc parti de Lille en direction du Nord de l’Europe pour atteindre rapidement des pays à la température plus clémente. En passant par la Belgique, j’ai traversé les Pays-Bas, puis fait une rapide incursion en Allemagne, où la météo n’était pas au beau fixe, avant de monter au Danemark. J’ai fait une sorte de boucle, longeant la côte est du Danemark, puis traversant pour rejoindre la côte ouest, avant de redescendre en Allemagne jusqu’à la frontière autrichienne. Là, j’ai traversé la fin des Alpes, ce qui était vraiment génial. J’y ai rencontré par hasard des randonneurs belges, et j’ai caché mon vélo quelques jours dans un buisson pour faire de la randonnée avec eux. Ensuite, je suis remonté en selle pour continuer jusqu’à Munich, puis j’ai longé le Danube jusqu’à Vienne, en Autriche. J’ai fait une pause de 10 jours à Vienne, puis j’ai traversé la Slovénie jusqu’en Croatie, à Zagreb. Ensuite, j’ai rejoint la côte croate, la longeant entièrement. J’ai pris un ferry pour l’Italie, puis j’ai pédalé jusqu’à Venise, et enfin jusqu’à Milan. J’avais prévu de prendre un bus pour Lyon, mais finalement, vu les conditions météorologiques difficiles à la fin du mois d’octobre, j’ai décidé de prendre un bus directement pour Paris. Les routes étaient impraticables en raison des pluies incessantes, j’ai donc décidé de raccourcir mon trajet.

As-tu rencontré des difficultés pendant ton périple ?

©Arnaud Gilles

Oh oui ! Il y avait des jours où tout semblait aller de travers. La pluie, le vent, la solitude… Ce n’était pas toujours facile de se motiver. Parfois, je me demandais même pourquoi je faisais ça, mais je savais que je devais continuer malgré tout pour aller jusqu’au bout et réussir le challenge. Sur le chemin, j’ai appris à apprécier les petites choses de la vie et à ne pas abandonner, même quand les conditions deviennent très difficiles. Et pour chaque journée difficile, il y avait tellement de moments incroyables et gratifiants, que cela en valait largement la peine. Rencontrer de nouvelles personnes, découvrir des paysages magnifiques, repousser mes limites… Tout cela m’a fait grandir et me sentir plus fort.

Comment t’es-tu senti après être rentré de cette aventure hors du commun ?

C’était un peu étrange au début. Après avoir consacré tant d’énergie à ce projet pendant des mois, revenir à la routine quotidienne était un ajustement difficile. J’avais l’impression de perdre un peu de ma liberté. Mais j’ai réalisé que cette expérience m’avait changé d’une manière positive et que j’avais maintenant de nouvelles perspectives sur la vie.

Après mon retour, j’ai été contacté par plusieurs personnes qui étaient intéressées par des aventures similaires. Certaines étaient un peu perdues et ne savaient pas par où commencer. J’ai décidé de les aider en partageant mon expérience et en leur donnant des conseils pratiques. Cela me fait vraiment plaisir de pouvoir inspirer et aider les autres à réaliser leurs rêves d’aventure.

Pastille 60 ans de l'IÉSEG