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[Histoire de Diplômé] Benjamin CONSTANT (Néo-Éco) : ses valeurs, c’est du béton !

La quarantaine est souvent synonyme de nouvelles perspectives. Pour Benjamin CONSTANT (diplômé du Programme Grande École en 1996), ce fut un véritable tournant. Après vingt ans à la tête de grands groupes internationaux dans l’industrie textile et les loisirs créatifs, il a senti le besoin de se réinventer. Mais pourquoi quitter une carrière si bien établie ? La réponse réside dans une quête de sens et d’impact sociétal qui l’a conduit, en 2014, à redéfinir ses priorités professionnelles… et à emprunter un chemin inattendu !

Pouvez-vous revenir sur le tournant de l’année 2014-2015 ?

Au cours des vingt années précédentes, j’avais vécu dans dix pays différents (Espagne, Amérique du Sud, Suède, etc.) et dirigé les filiales internationales de grands groupes. Désormais directeur marketing Europe, les défis à relever étaient nombreux, mais cela ne me suffisait plus. Je sentais le besoin d’aller au-delà de la performance économique et d’ajouter une dimension sociétale forte.

J’ai alors cherché un nouveau projet qui répondrait à trois caractéristiques : tout d’abord, qu’il ait un impact, notamment environnemental. Ensuite, qu’il me permette de travailler avec des collaborateurs passionnés avec des valeurs et un engagement partagés. Enfin, qu’il soit viable économiquement et que j’y croie !

Durant cette période de transition, j’ai d’abord accompagné des start-ups, notamment dans le domaine de l’énergie et de l’agriculture, et j’ai rencontré Christophe, fondateur de Neo-Eco. Le coup de foudre professionnel a été tel que nous avons rapidement décidé de devenir associés. Certes ma rémunération a baissé – chez Neo-Eco, la pyramide des salaires entre collaborateurs est nettement plus compacte que dans un grand groupe – mais ma satisfaction est décuplée ! Cela n’a pas de prix…

Que faut-il retenir à propos de Neo-Eco ?

Il s’agit d’un bureau d’études spécialisé en économie circulaire qui donne une nouvelle vie aux matières usagées. Notre équipe est composée d’une centaine d’ingénieurs répartis dans 8 agences en France, avec des projets dans 23 pays et plus de 500 écoproduits développés à partir de matériaux issus du BTP ou de sous-produits industriels.

Cette nouvelle aventure professionnelle m’a permis d’entreprendre et de co-fonder plusieurs start-ups dont récemment NeoCem, qui développe des solutions de ciments bas carbone. Nous avons mis au point un procédé permettant de transformer les argiles, encombrants déchets d’excavation, en un matériau de construction décarboné (90% de réduction de l’empreinte carbone). Labellisé « France 2030 », le projet a pris une autre dimension en 2023, avec une levée de fonds de 30 millions d’euros qui a permis de lancer la construction d’une première usine à 30 km au Nord de Paris.

Quel regard portez-vous sur la formation IÉSEG que vous avez reçue et sur la nouvelle génération de diplômés ?

Avec trente ans de recul, je retiens l’ouverture d’esprit, une capacité à s’adapter à tous les interlocuteurs et la dimension internationale. Lors de mes études, seuls dix étudiants de ma promotion partaient à l’étranger en 5e année. J’en faisais partie et cela a changé ma vision du monde et sans doute le cours de ma vie.

Je retiens également les valeurs fortes de l’École et je suis fier de les voir toujours aussi fortes chez nos jeunes diplômés : ils sont humbles et ambitieux, souhaitent avoir de l’impact en devenant à leur tour « changemakers » et ont pleinement conscience des enjeux du monde d’aujourd’hui. J’invite les dirigeants à leur laisser la parole et à les intégrer dans leurs choix : ils ont tout à y gagner !