Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le MBA… sans jamais oser le demander !
Qu’est-ce qu’un MBA et à quoi sert-il ? Dans un marché de l’emploi tendu, est-il toujours utile ? Comment le rentabiliser au mieux ? Autant de questions que tous les candidats au MBA se posent régulièrement avant de franchir le pas. Pour y répondre, nous avons rencontré Pascale PATAT-DUBOUIS, directrice académique du Hub MBA – Executive Track de l’IÉSEG.
Qu’est-ce qu’un MBA ? En quoi consiste ce diplôme d’origine anglo-saxonne ?
« MBA » signifie « Master of Business Administration ». C’est un diplôme de niveau Bac+5, particulièrement reconnu à l’international et qui prépare les participants aux plus hautes fonctions en entreprise.
La mention « Executive » signifie que ce programme est spécifiquement adapté à des personnes qui possèdent déjà une certaine expérience professionnelle (au minimum 7/8 ans) et qui veulent accélérer leur carrière en accédant à des fonctions de direction. Les programmes « Executive » sont donc généralement des programmes enseignés à temps partiel, afin que les participants puissent combiner à la fois les cours avec leur activité professionnelle.
En quoi est-il utile d’obtenir un MBA en France quand de nombreux diplômes sont également de niveau Bac+5 ?
C’est vrai qu’en France, un certain nombre de diplômés Bac+5 ont suivi une école de commerce, mais il y a également de nombreux autres profils : des médecins, des avocats, des dentistes, des ingénieurs, des scientifiques, des professeurs… Donc, une très grande diversité de profils ! A l’IÉSEG, une proportion importante des participants a ainsi une formation scientifique à la base, et viennent suivre l’Executive MBA pour acquérir une vraie culture managériale, car ils n’ont jamais été formés au management : ils ont appris en entreprise, en travaillant. Ils ont donc conscience que, pour passer au niveau supérieur, ils doivent acquérir de vraies compétences, et c’est pour cela que cette formation est intéressante.
Ensuite, autre élément fondamental, il n’est pas nécessaire de disposer d’un diplôme de niveau Bac+5 pour s’inscrire à un Executive MBA. Avec un diplôme de niveau Bachelor / bac+3, il est possible d’accéder à cette formation. Cela permet donc à tous ceux qui ont arrêté leurs études à la fin du Bachelor, par choix ou par nécessité, et qui ont donc commencé à travailler plus tôt, de venir chercher un approfondissement de leurs compétences et une reconnaissance du diplôme.
Il existe donc énormément de publics qui peuvent trouver leur intérêt à suivre un Executive MBA.
Est-ce qu’un diplômé d’école de commerce peut aussi s’inscrire en MBA, ou au contraire ce diplôme n’aurait rien à lui apporter ?
En fait, même un diplômé d’école de commerce peut trouver un intérêt à suivre un MBA, pour deux raisons. La première, c’est que quand on est étudiant et qu’on a 20 – 23 ans, on ne reçoit pas l’enseignement de la même manière que quand on a 10 ou 20 ans d’expérience en entreprise : certaines matières nous semblent moins importantes, ou bien on ne perçoit pas l’utilité de certaines choses. Mais quand on est devenu manager, qu’on a des équipes à piloter, des restructurations à gérer, des projets de grande ampleur à suivre, on n’a pas les mêmes besoins ni les mêmes attentes…
La seconde, c’est que le monde est en mutation permanente… Les métiers évoluent sans cesse, au rythme de l’accélération et de l’essor des technologies. On estime que 85 % des métiers de 2030 n’existent pas encore aujourd’hui ! Le MBA, dans ces 2 cas, est un excellent vecteur pour mettre à jour ses connaissances, changer de posture et se remettre en question.
C’est, notamment, une des raisons pour laquelle les Executive MBA ont un module de finance aussi conséquent : pour devenir dirigeant d’entreprise, il est indispensable de posséder une culture financière pointue, afin de pouvoir prendre les décisions stratégiques de la manière la plus efficace et la plus sereine possible. Les Executive MBA ont donc toutes leurs raisons d’être.
Qu’attend ce public de managers ayant 10 à 20 ans d’expérience d’un enseignement en MBA ?
En effet, chaque participant a un parcours, une histoire et une trajectoires professionnelles différents, les attentes sont donc très différentes ! Tout d’abord, des intervenants à l’expertise reconnue. A l’IÉSEG, nous avons un corps professoral permanent de haut niveau, provenant de plus de 50 pays différents et nous valorisons non seulement la recherche mais aussi les qualités pédagogiques.
Mais ils sont aussi et surtout en attente de partage avec les autres participants : ils se nourrissent des expériences des autres, qui évoluent dans des secteurs d’activité très variés, afin d’enrichir leurs pratiques, de comparer ce qui se fait ailleurs, ce qu’on n’a finalement pas l’occasion de faire quand on est en poste. En effet, en entreprise, on ne fréquente finalement que des personnes avec qui on partage la même culture d’entreprise, les mêmes valeurs, les mêmes objectifs. En Executive MBA, la diversité des profils est riche et on se confronte donc à des personnes venant d’autres milieux.
En s’engageant dans un Executive MBA, les dirigeants changent de posture, sortent transformés de cette expérience très engageante et prenante. L’Executive MBA leur permet de développer leur leadership, de renforcer leur pensée stratégique, leur esprit critique, leur capacité à trouver des solutions à des problèmes complexes. Surtout, ils ambitionnent de rejoindre un Comité de Direction ou un Comité Exécutif, ce qui va leur demander une posture différente, une attitude de Directeur. Réussir dans ces fonctions est presque uniquement une question de ‘soft skills’, et c’est ce que l’Executive MBA leur apporte.
Comment la dimension RSE a-t-elle été intégrée dans l’enseignement du Hub MBA de l’IÉSEG ? Un futur dirigeant a-t-il aussi besoin de maîtriser ces notions ?
C’est même absolument indispensable, et c’est pour cela que nous avons travaillé la dimension RSE de trois manières. La première, c’est la création d’un module complet dédié à la durabilité, dirigé par Maria CASTILLO, la Directrice de l’Impact Environnemental et Social de l’École. Maria est vraiment la meilleure responsable de module que l’on peut avoir, car elle est à la fois professeure et chercheuse en durabilité, et responsable de définir et mettre en œuvre de manière concrète la stratégie RSE de l’École… Elle a donc non seulement la connaissance académique, mais aussi l’expérience pratique de ce sujet. Ce module RSE va donc permettre aux participants de maîtriser les techniques, comme mesurer et analyser les performances RSE de l’entreprise, appréhender l’impact sur la biodiversité et sur la société de décisions stratégiques.
La seconde manière, c’est d’insuffler la RSE dans tous les modules. Par exemple, nous avons un module qui s’intitule « Organizing for Impact » et un autre qui s’appelle « Managing for Impact ». Dans ces modules, on a par exemple fait le choix de faire intervenir l’entreprise « Grain de Sail » qui fait du transport décarboné en voilier cargo, le premier voilier cargo moderne de transport de marchandises. Au-delà du mode de transport, leur objectif est aussi de maximiser les transports dans chaque sens. Nous les avons donc invités, car cette entreprise propose une démarche de rupture très intéressante. Les cas pratiques constituent donc un moyen très efficace de se confronter aux enjeux sociétaux dans les différentes matières enseignées.
La dernière manière de l’insuffler, c’est l’intégration de la dimension éthique dans l’enseignement et la prise en compte des valeurs de l’École dans toutes nos actions. L’éthique est une dimension majeure quand on doit prendre des décisions managériales importante. Nous avons donc choisi de mettre l’éthique au plus près du process de décision. L’éthique, c’est aussi ce que doit avoir en tête un dirigeant quand il doit analyser l’impact d’un nouveau produit qu’il va lancer, quand il doit se séparer d’un collaborateur… C’est vraiment en lien avec l’approche humaniste de l’École, basée sur nos valeurs ‘ARISE’. Cela se traduit également par la bienveillance, la confiance qu’on va développer tout au long du programme.
Alors pourquoi un MBA dure-t-il aussi longtemps ? Il faut vraiment 18 mois voire plus pour maîtriser ce changement de posture ?
En effet, on pourrait se dire que 18 mois, voire 2 ans, c’est très long pour toutes ces personnes qui doivent, en plus de leurs études, gérer leur carrière professionnelle, qui continue, et leur vie de famille. C’est à la fois très long et très court.
Avant, le MBA était construit sur 24 mois, et nous avons justement décidé de le raccourcir, parce que c’était une demande des potentiels participants pour qui se projeter ou s’investir sur plus de 18 mois était difficile. Mais un MBA, c’est un contenu académique très dense : à l’IÉSEG, cela représente 520 heures de cours, construites en 8 modules, plus un projet Capstone et un projet Carrière. A la fin de chaque module, les participants doivent réaliser un « projet intégratif », qui est une sorte de « super devoir ». Ce projet leur permet de mettre en application ce qu’ils ont appris durant chaque module.
Suivre un MBA, c’est donc avoir de nombreuses soirées bloquées, de nombreux week-ends de travail, donc avant de commencer, beaucoup se disent « C’est long ! ». Mais le principal commentaire que nous disent les diplômés, quand ils ont terminé, est « C’était court en fait ! ». Les participants se lancent dans un rythme régulier de travail, ils prennent du plaisir à retrouver leurs cohortes à chaque session et cela passe finalement très vite.
Vie professionnelle, vie étudiante, vie de famille… Comment on arrive à rendre tout cela compatible alors ?
Pour réussir un MBA, il est évident qu’il faut avoir le soutien plein et entier de son entourage. On voit parfois des participants prêts à renoncer à quelques mois de la fin de leur MBA sous la pression ou l’absence de support de leurs proches. Au-delà d’un projet professionnel, c’est aussi un projet de famille. A l’IÉSEG, nous accompagnons énormément nos participants pour qu’ils puissent tenir le rythme, et les participants s’entraident mutuellement. Cet esprit de solidarité est un vrai point fort de l’École. De plus, comme on leur explique en permanence, il faut savoir s’accorder des parenthèses. Gérer son MBA, c’est comme gérer un projet. Dans une gestion de projet, on apprend à gérer ses ressources. Et la ressource principale du MBA, c’est le participant lui-même ! Donc il doit apprendre à écouter son corps, sa fatigue. Il doit apprendre à couper au bon moment, et au contraire à accélérer quand il est dans un état de forme optimal. On ne peut pas courir un marathon en sprintant de bout en bout : c’est exactement la même chose pour un MBA. Il faut des temps de coupure, où on se consacre à plein à sa famille, où on se ressource avec ses proches sans penser à rien d’autre.
Pourquoi l’IÉSEG ne propose-t-elle pas un Executive MBA 100 % online ? Ne serait-ce pas plus simple et plus accessible pour les participants ?
Non seulement on perdrait la solidarité et la richesse de l’échange entre participants, mais surtout, on connait aujourd’hui la valeur ajoutée du présentiel et de l’expérientiel… Aujourd’hui, certains cours sont déjà réalisés en format hybride ou online, mais le présentiel reste incontournable. Surtout, l’objectif de l’Executive MBA c’est de changer de posture. Suivre des cours en ligne permet d’acquérir des compétences, des ‘hard skills’, mais certainement pas d’acquérir tous ces ‘soft skills’ qu’on ne peut développer qu’au contact des autres, dans un environnement sécurisé, dans lequel on peut se tester et s’appuyer sur un professeur dont le rôle est aussi de challenger le participant, de l’aider, de le coacher.
Aujourd’hui, le marché de l’emploi est tendu, avec une pénurie de talents. Les opportunités de carrière sont nombreuses. Pourquoi se lancer dans un MBA de 18 mois en ce moment ?
En effet, beaucoup de managers sont tentés de se dire : « J’ai 40 – 45 ans, je suis dans la force de l’âge et à l’apogée de ma carrière. Pourquoi dépenser une telle somme et passer autant d’heures pour réaliser un Executive MBA ? ». A cela, je leur réponds à chaque fois : « J’ai eu un ancien manager qui disait que le meilleur moment pour changer les choses, c’est quand tout va bien, et surtout pas quand ça va mal ! ». En effet, aujourd’hui beaucoup de managers sont portés par la vague, mais dans 10 ans, ce sera plus compliqué. En fait, 40 ans est le meilleur âge pour se remettre en question, retourner à l’école, tirer profit de son expérience. C’est un signal fort qu’on envoie aux futurs employeurs.
De plus le marché de l’emploi est plutôt au bénéfice des managers actuellement, mais en réalité l’environnement économique est, quant à lui, complexe et tendu. On vit une période d’inflation élevée, des guerres qui impactent de nombreuses régions du monde. Les entreprises (re)deviennent très prudentes et attendent de leurs managers qu’ils sachent réagir toujours plus vite. L’Executive MBA, justement, va leur apprendre à affûter leur processus de prise de décision, analyser des problèmes complexes et trouver des réponses adaptées. Être diplômé d’un Executive MBA permet aux participants de préparer leur futur professionnel, et devenir plus performants.
Vu le coût du MBA, pourquoi choisir le MBA de l’IÉSEG en particulier ? Et pourquoi payer ce prix pour ce diplôme ?
C’est une bonne question, c’est vrai qu’en France, de nombreuses écoles proposent des Executive MBA… Déjà, l’IÉSEG fait partie du cercle très restreint des écoles possédant la Triple Accréditation (EQUIS, AASCB et AMBA), gage de l’excellence du diplôme et de sa reconnaissance à l’international. Ensuite, en 2022, nous avons réuni nos 3 programmes MBA en un Hub unique, afin que les participants de l’Executive MBA puissent notamment suivre la moitié de leurs cours avec les participants des 2 autres parcours (l’International MBA et le programme “Leadership and Coding”). Cela permet plus de rencontres, plus d’échanges interculturels et intergénérationnels, plus de richesse dans le partage d’expérience.
Sur la question du prix de l’Executive MBA, il faut quand même avoir à l’esprit que 39 000€ pour un Executive MBA, c’est finalement assez bon marché par rapport aux programmes similaires proposés par des écoles de niveau équivalent, en France comme à l’international. L’IÉSEG est une association à but non lucratif, et essaie de proposer le meilleur rapport qualité / prix à ses futurs diplômés. Il faut bien prendre en compte le niveau des professeurs, tous titulaires d’un PhD et venant tous d’institutions prestigieuses, la qualité des campus, et la qualité des services – notamment l’accompagnement Carrière. Enfin, ce qui est important, ce n’est pas de considérer cette somme comme une dépense, mais bien comme un investissement sur l’avenir. Et finalement, investir sur soi-même, sur son avenir, sur sa réussite, n’est-ce pas le plus beau des paris et le plus beau des investissements ?