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“Mansiones coliving” : la colocation réinventée pour toutes les générations 

Fondée par deux diplômés du Programme Grande École de l’IÉSEG, « Mansiones Coliving » se distingue par sa capacité à réunir toutes les générations dans des maisons conçues pour créer une véritable communauté. Avec un modèle centré sur le confort et la convivialité, « Mansiones Coliving » propose une expérience enrichissante, allant bien au-delà d’un simple logement. Alors que l’entreprise continue de se développer, elle reste fidèle à sa mission d’inclusion et de partage intergénérationnel. Basile HUVET et Lucas KIHLGREN, les créateurs, nous plongent au cœur de leurs maisons.

« Mansiones coliving » … en quelques mots ?

Mansiones, c’est une société qui permet à différentes générations de vivre ensemble, dans des maisons spécialement conçues pour la colocation. Nous accueillons des étudiants et jeunes actifs, des seniors, et ceux qu’on appelle la « génération du milieu », c’est-à-dire les actifs de 35-60 ans, souvent oubliés des colocations classiques.

Basile et Lucas

Et pour faciliter la vie en communauté, nous proposons un ensemble de services inclus dans le loyer : la gestion des charges, l’assurance habitation, internet, le ménage des parties communes, les abonnements streaming (Netflix, Canal+, Disney+, etc), et même des petites courses communes de premières nécessités pour éviter les prises de tête comme : “qui va acheter le sel ou l’huile d’olive ?” Enfin, on organise des événements trimestriels pour animer la vie de la communauté.

L’intergénérationnel est au cœur du Projet « Mansiones coliving » …

On voulait proposer une solution inclusive. Souvent, la colocation s’adresse aux jeunes de 18-30 ans. Plus récemment, des initiatives ont émergé pour les seniors, mais ça reste très segmenté : les colocations pour jeunes refusent les plus âgés, et les colocations seniors sont réservées aux plus de 60 ans. Nous, on propose une solution pour tous, où des jeunes étudiants, actifs et retraités peuvent vivre ensemble. Ce modèle présente beaucoup d’avantages, notamment pour les seniors. Beaucoup de colocations seniors sont presque des maisons de retraite déguisées, avec une ambiance plutôt morose. Nous, on cherche à attirer des retraités en forme, qui ont envie de vivre avec des plus jeunes car ça les dynamise. Ils retrouvent une forme de vie sociale qui les motive et les tire vers le haut.

Pour les jeunes, c’est aussi une richesse d’avoir des colocataires plus âgés. Ça leur permet d’échanger avec des personnes qui ont de l’expérience sur des sujets professionnels ou d’autres, mais cela leur apporte aussi un cadre de vie plus calme. Par exemple, beaucoup d’étudiants préfèrent vivre dans une maison de ce type, surtout s’ils sont dans des cursus académiques exigeants. Et les parents apprécient ça aussi, ils sont rassurés de savoir que leur enfant est dans un environnement propice aux études.

Salle à manger

Vous avez découvert la « génération du milieu » que vous n’aviez pas ciblé à la base ?

En effet, on ne les avait pas ciblés au départ car ce n’était pas évident d’identifier leurs besoins, mais finalement, des personnes dans la tranche 35-60 ans ont commencé à nous contacter car elles étaient intéressées par nos maisons. On s’est vite rendu compte qu’elles avaient aussi besoin de ce genre de solutions, que ce soit pour des raisons professionnelles, familiales ou personnelles. Beaucoup viennent pour une période de transition : un divorce, une mission temporaire, ou juste le temps de se familiariser avec une nouvelle ville.

D’ailleurs, bien souvent, ils prévoient de rester pour une période définie de six mois à un an, mais ils prolongent leur séjour parce qu’ils se rendent compte que la vie en colocation leur plaît plus que prévu. Ils n’ont pas envie de revenir à une vie où ils se retrouvent seuls chez eux après le travail.

Quel est votre rôle au sein de « Mansiones coliving » aujourd’hui ?

Eh bien, on s’occupe de tout ! On sélectionne les candidats, on les accueille dans la maison, et on les accompagne pendant toute la durée de leur séjour dans la maison. Mais avant d’en arriver là, il y a bien sûr un énorme travail sur la partie immobilière : nous achetons des maisons en mauvais état, parfois presque en ruines, que nous faisons rénover pour qu’elles soient pleinement adaptées à la vie en communauté. Il y a donc un gros travail de restructuration des biens. Nous sommes convaincus que la base d’une colocation réussie, c’est avant tout l’environnement. Il faut que tout soit bien pensé : des espaces communs ergonomiques, une cuisine assez grande, des rangements, une bonne isolation thermique et phonique. Tout ça, c’est essentiel pour le confort et pour se sentir bien chez soi. L’agencement d’un lieu, c’est une question de bon sens finalement ! Avant de lancer « Mansiones », on a tous les deux travaillé dans la rénovation. Ça nous a permis d’acquérir des compétences qui sont essentielles pour nos projets immobiliers aujourd’hui. Cette expérience nous permet aussi d’avoir un réseau d’entrepreneurs fiables qui travaillent sur nos projets, et nous suivons de près les travaux. C’est un vrai plaisir de voir la différence avant/après. Chaque maison est un projet unique, et quand on la voit remplie, avec des colocataires heureux, c’est vraiment une grande satisfaction !

Combien de maisons compte « Mansiones coliving » aujourd’hui ?

Actuellement, nous avons quatre maisons ouvertes, et une cinquième qui ouvrira bientôt ses portes : nous avons actuellement deux maisons à Orsay, une à Chartres, et une à Guyancourt, à côté de Versailles. Nous sommes en train de finaliser la cinquième maison, à Chartres également. Et nous sommes déjà en train de visiter des biens pour les sixième et septième maisons Nous nous concentrons surtout sur le sud-ouest de Paris pour des raisons de gestion : plus les maisons sont proches les unes des autres, plus c’est facile à gérer, et nous optimisons nos déplacements.

Exemple d’une chambre avant / après

Avec les premières maisons, on a fait un pari, car nous n’avions pas de garantie que le modèle intergénérationnel allait fonctionner, et beaucoup nous prenaient un peu pour des fous de vouloir faire cohabiter des personnes théoriquement si différentes. Au final, ça a été un vrai succès !

Comment vous démarquez-vous de la concurrence ?

On se démarque principalement par deux axes : la localisation et la dimension intergénérationnelle. Pour la localisation, nous nous concentrons sur des villes secondaires afin d’éviter la saturation des grandes métropoles. On vise des zones économiques intéressantes qui ne sont pas encore trop exploitées par la concurrence. Cela nous permet de nous distinguer, car le logement est très lié à la géographie. En étant présents dans des endroits où il n’y a pas encore de coliving, on se différencie forcément ! Et puis, dans ces villes, le marché locatif est souvent basé sur un modèle classique : des logements nus pour du long-terme, ou bien des logements de tourisme type hôtels ou locations Airbnb. De notre côté, nous apportons une solution flexible, pour toutes les situations et tous les âges.

Quel est votre bilan après deux ans d’activité ?

Le bilan est vraiment positif. Sur le plan social, c’est une réussite. Nous avons vu des liens incroyables se tisser entre des personnes qui n’étaient pas destinées à vivre ensemble à la base. On voit beaucoup d’initiatives naître dans les maisons qui ne viennent pas de nous : du partage d’expérience comme des cours de yoga ou d’escalade, de l’entraide en cas de coup dur, et beaucoup d’autres choses au quotidien. Ces initiatives qui se font naturellement entre les habitants, sont une vrai satisfaction car c’est le sens même du projet.

Parfois, des locataires quittent la maison, car c’est le moment pour eux, et cela génère des larmes car des liens forts se sont créés ! C’est ce genre de moments plein d’émotions qui montrent que notre projet fonctionne. Sur le plan entrepreneurial, on commence aussi à avoir une entreprise rentable avec une croissance stable, et qui nous permet de gagner notre vie. Nous avons pris le parti de ne pas aller chercher de financements externes jusqu’ici. La rentabilité est un objectif quotidien, et ainsi on maîtrise chaque étape, et nous gardons le contrôle de notre entreprise. Ça nous permet aussi de rester proches du terrain, ce qui est très important pour nous. Nous avons a eu des opportunités de lever des fonds plus rapidement, mais nous croyons fortement que cela nous aurait éloignés de ce qui nous intéresse le plus : la gestion directe des maisons, la proximité avec les colocataires, et la maîtrise de nos coûts. Nous avons réussi à monter une équipe qui fonctionne bien, et nous avons la chance d’avoir deux autres associés plus seniors qui nous accompagnent, ce qui nous apporte de la crédibilité auprès des banques. Au début, nous avions besoin de prouver que notre concept tenait la route, et maintenant, les banques nous suivent sans hésiter.

Comment voyez-vous l’évolution de « Mansiones coliving » dans les années à venir ?

Notre objectif, c’est de continuer à grandir à un rythme régulier, en ouvrant une ou deux maisons par an. À court terme, on veut atteindre 7 maisons d’ici 2025. Une fois que nous aurons cette taille, on pourra envisager d’aller chercher de nouveaux partenaires, mais toujours en gardant le contrôle de la société. On aura atteint une taille qui nous permettra de le faire sereinement

Et à plus long terme, on aimerait étendre notre modèle dans d’autres régions de France. Mais pour cela, il faudra être bien implanté localement, avec des équipes capables de gérer plusieurs maisons sur place. On ne veut pas ouvrir une maison ici ou là sans avoir la structure nécessaire derrière. Ce sera un développement par étape.

Cuisine – AVANT
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