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“Faculty in the spotlight” avec Mikayel Vardanyan

S’appuyant sur plus de 700 professeurs dont 175 enseignants-chercheurs permanents, l’IÉSEG propose à ses étudiants une expérience d’apprentissage de grande qualité, reposant sur 4 piliers : un apprentissage actif, interdisciplinaire, centré sur l’acquisition de compétences, proposé à travers des cursus personnalisés.

Chaque mois, “Faculty in the spotlight” vous donne rendez-vous avec l’un des professeurs de l’École qui présente sa vision de l’enseignement, ses méthodes pour transmettre son expertise et sa passion aux étudiants et partage ses meilleurs souvenirs et anecdotes à l’IÉSEG.

Ce mois-ci, rencontre avec Mikayel Vardanyan, Professeur en économie et chef du département d’économie et méthodes quantitatives.

Mikayel, quel était votre parcours avant de rejoindre l’IÉSEG ?

J’ai grandi en Arménie et je suis parti aux États-Unis au début de ma vingtaine pour étudier à l’Oregon State University, où j’ai obtenu mon doctorat en économie en 2005. Ma carrière en tant qu’enseignant a démarré là-bas (j’ai enseigné la microéconomie, la macroéconomie, l’économie managériale et l’analyse économétrique) avant de m’installer en Europe il y a environ 13 ans, tout d’abord au Luxembourg puis en France, et j’ai rejoint l’IÉSEG en 2010.

Quelle(s) matière(s) enseignez-vous ? Pourriez-vous la résumer en quelques mots ?

Actuellement, j’enseigne des cours de méthodes quantitatives à nos étudiants du Programme Grande École, ainsi qu’aux étudiants inscrits dans des programmes spécialisés comme le International MBA et le Master of Science in Fashion Management.

Je m’intéresse aux méthodes qui aident à quantifier les relations entre différentes variables et à tester si ces relations sont valides. Par exemple, nous pouvons supposer que le prix du produit que nous vendons et la demande pour ce produit évoluent dans des directions opposées, mais un magasin particulier peut-il affirmer que cette relation prétendument négative est vraiment aussi forte que la science le prétend ? Quelle forme prend cette relation ? Que va-t-il arriver exactement aux ventes de ce magasin si les produits sont vendus moins chers à ses clients ?

Ceci n’est qu’un seul exemple parmi un très grand nombre d’exemples concrets que je pourrais citer. Nous nous penchons aussi sur d’autres exemples nous permettant de comprendre le succès d’un film, quel facteur aide une équipe à gagner un match, comment choisir la meilleur localisation pour un nouveau magasin ou restaurant, si l’origine ethnique joue un rôle dans l’obtention d’un prêt hypothécaire ou automobile, ou encore, pourquoi tant de passagers masculins ont péri lors de la catastrophe du Titanic.

Comment l’enseignement de votre matière a-t-elle évolué à travers le temps ?

Les cours que j’enseigne à l’IÉSEG étant relativement complexes, il m’était parfois difficile par le passé de capter l’attention de mes étudiants et de susciter leur intérêt pour le contenu de mes cours. J’ai restructuré mes cours et commence désormais avec une analyse très simple avant de la rendre petit à petit plus difficile mais aussi plus réaliste de manière systématique. En plus des changements dans la structure du cours, je suis toujours à la recherche d’exemples supplémentaires à discuter en classe.

Pourquoi avez-vous choisi de devenir professeur ? Comment intégrez-vous la Vision « Empowering Changemakers for a Better Society » ?

En tant qu’éducateur, nous nous retrouvons dans une position enviable, celle de pouvoir aider à construire un meilleur futur – à la fois pour les étudiants eux-mêmes et pour nos communautés en général. Ceci est parfaitement en adéquation avec la Vision de l’IÉSEG qui est de former les acteurs du changement pour une société meilleure. Le fait de comprendre que ma contribution en tant qu’enseignant aide à apporter un changement positif a toujours été une source de motivation et de joie considérable pour moi.

©University of York

Je considère que ma contribution s’inscrit dans le vaste processus d’autonomisation des personnes par la connaissance en général. Une façon de concevoir l’éducation est de la voir comme un processus par lequel les étudiants acquièrent des compétences pratiques qu’ils peuvent ensuite appliquer sur le lieu de travail pour résoudre des problèmes concrets. Je pense que l’accent que je mets sur les outils d’analyse de la causalité et l’attention que j’accorde à la démonstration de leur applicabilité à des situations réelles peuvent aider nos étudiants à atteindre cet objectif.

Toutefois, une autre manière de penser à l’éducation et au changement qu’elle apporte est de considérer ce que nous, économistes, appelons les externalités positives, c’est-à-dire les bénéfices supplémentaires d’une société dont les membres sont suffisamment instruits pour, non seulement comprendre comment interpréter une nouvelle information pour prendre de meilleures décisions, mais aussi pour être capable, par exemple, de distinguer les informations dignes de confiance des fausses informations. Par conséquent, je considère que ce que je fais constitue une partie de la solution pour éliminer une part de l’ignorance responsable de nombreux problèmes sociétaux actuels.

D’après vos étudiants, quelles sont vos forces en tant qu’enseignant ?

Mes étudiants disent souvent qu’ils apprécient grandement la manière dont je structure mes cours. Ils semblent aussi apprécier la qualité des retours que je donne et la clarté de mes explications. J’enseigne mes cours avec enthousiasme et énergie et je pense que les étudiants aiment cela. Un certain nombre de mes anciens étudiants ont exprimé leur appréciation pour ce qu’ils décrivent comme étant une approche professionnelle. Ils auraient aussi aimé avoir plus de temps en classe pour étudier des sujets relativement avancés ou pour examiner d’autres exemples qu’ils trouvent si intéressants.

Comment transmettez-vous votre passion à vos étudiants ?

L’une des choses les plus importantes que j’ai apprises au fil des années est qu’une manière d’enseigner énergique aide toujours à garder l’audience attentive, nourrit sa curiosité, et facilite le processus d’apprentissage. J’évite de donner des cours magistraux pendant plus de vingt-cinq minutes à la fois pour aider mes étudiants à maintenir leur niveau de concentration. Un jour, j’ai demandé à un collègue d’une université américaine où j’enseignais à l’époque d’assister à l’un de mes cours. À la fin du cours, il m’a dit qu’il pensait que mon approche de la transmission du contenu n’était pas un simple cours en soi et qu’elle pouvait presque être décrite comme un spectacle devant mon public…

Comment soutenez-vous vos étudiants dans leur apprentissage ?

J’offre continuellement un feedback en classe lorsque mes étudiants travaillent sur des projets de classe et ne sont pas sûrs des réponses à fournir. Je donne également un retour oral approfondi lors de la dernière séance, qui est parfois consacrée à la présentation des rapports finaux des étudiants. Je prends le temps d’expliquer ce qui aurait pu être fait différemment, ce qui permet à mes étudiants de renforcer les connaissances qu’ils ont acquises en leur offrant des possibilités de réflexion. J’essaye également d’illustrer la théorie à l’aide d’exemples concrets et je demande ensuite aux étudiants de les mettre en pratique à l’aide d’Excel ou d’autres types de logiciels. Enfin, je n’oublie pas d’utiliser un élément qui m’a toujours aidé dans mes relations avec les gens en général : l’empathie. Je crois vraiment aux secondes chances et je fais toujours tout mon possible pour comprendre et aider à résoudre les difficultés que rencontrent beaucoup de mes étudiants face au contenu relativement difficile de mes cours. Lorsque je réponds à des questions, je le fais avec encouragement, patience et même compassion.

Comment l’École a-t-elle évolué depuis votre arrivée ?

L’IÉSEG a considérablement changé depuis 2010. Hormis l’augmentation rapide de notre taille et l’amélioration remarquable de notre classement parmi les autres écoles de commerce en France et à l’étranger, je suis très fier de nos programmes d’études nettement améliorés et de notre portefeuille de programmes élargi. En tant que chef de département, j’ai eu le privilège d’être le témoin privilégié de cette transformation et d’y contribuer directement. Au niveau de notre département, nous avons désormais deux fois le nombre de professeurs permanents que nous avions il y a 10 ans. Ils partagent leur savoir en enseignant une variété de cours spécialisés dans le cadre de différents programmes et sont également actifs dans le domaine de la recherche en publiant régulièrement des articles dans les revues scientifiques les plus réputées, tant au niveau national qu’international.

En dehors des cours, comment participez-vous à la vie de l’École ?

En tant que chef de département, je fais partie du comité académique de l’IÉSEG, qui prend les décisions relatives aux sujets académiques tels que la gestion de la faculté, les programmes, les règles régissant la recherche, etc. Je suis le supérieur direct des membres du corps enseignant permanent affiliés au département d’économie et de méthodes quantitatives. À ce titre, je suis chargé de décider de la quantité et du contenu de leur enseignement, ainsi que d’évaluer leurs performances pédagogiques.