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Sophie Vanwynsberghe : son parcours, sa passion pour l’enseignement, ses méthodes pédagogiques

Rencontre avec Sophie VANWYNSBERGHE, professeure de Français Langue Étrangère à l’IÉSEG, sur le campus de Lille.

Avec la série « Faculty in the Spotlight », chaque mois, vous découvrez l’un(e) des professeur(e)s de l’IÉSEG qui partage sa façon d’enseigner, son engagement et des anecdotes parfois surprenantes !

Sophie, pouvez-vous nous parler de votre parcours avant d’arriver à l’IÉSEG ? 

J’ai toujours voulu travailler dans l’enseignement ou l’encadrement d’enfants. Pendant de nombreuses années, j’ai été animatrice et directrice de colonies de vacances, ce qui a renforcé mon envie de transmettre et de guider. 

Originaire de Lille, où j’ai grandi, étudié et commencé ma carrière, je suis un vrai « produit du Nord » ! Après mon bac littéraire, j’ai poursuivi des études en lettres et civilisations anglophones, avec pour ambition de devenir professeure d’anglais dans l’éducation nationale. Ensuite, je suis partie en Angleterre où j’ai été assistante de français pendant un an dans une école anglaise. J’ai également donné des cours dans une association pour collégiens et lycéens, mais aussi pour des adultes. J’ai aussi travaillé pendant de nombreuses années à (Wasquehal et à Roncq) au cœur d’un dispositif d’enseignement précoce de l’anglais.

Vous avez rejoint l’IÉSEG en 2011… 

En effet, je me suis formée à l’enseignement du FLE (Français Langue Étrangère), et en 2011, j’ai rejoint l’IÉSEG en donnant mon premier cours. J’ai commencé à enseigner un cours, puis deux, puis trois… de fil en aiguille, j’ai eu de plus en plus de responsabilités. Aujourd’hui, après 14 ans à l’École, je constate combien celle-ci a grandi et évolué. 

Qu’est-ce que vous aimez en particulier dans votre métier ?

Ce que j’aime dans mon métier, c’est l’échange, le rebond et l’adaptation. Chaque groupe d’étudiants est différent et il faut savoir se remettre en question parfois, changer de stratégie quand quelque chose ne fonctionne pas… et surtout, s’engager pleinement pour engager les étudiants en retour. Je privilégie une approche ludique avec des activités variées et interactives. En classe, on bouge, on déplace les tables, on travaille en petits groupes, parfois même en cercle. J’utilise beaucoup le jeu pour favoriser l’apprentissage, tel que les jeux de mémoire en manipulant des cartes (comme le Memory), ou encore le téléphone arabe pour travailler les chiffres. Je propose aussi des dictées créatives où les étudiants doivent sortir de la classe, lire, mémoriser les mots, puis revenir pour dicter aux autres. Nous faisons aussi beaucoup de jeux de rôle pour recréer des situations de la vie réelle comme une conversation au téléphone, un moment entres amis au restaurant, ou pour simuler des entretiens d’embauche. 

Pour moi, l’apprentissage passe par le plaisir et la participation active. Lors de sorties pédagogiques, comme la visite de la Maison du Nougat à la Madeleine, les étudiants apprennent autant sur la culture française que sur la langue en elle-même. Les cours de FLE ne se résument pas à assimiler le langage, il s’agit aussi de comprendre la culture. C’est aussi l’occasion pour eux de découvrir une entreprise française.

Comment l’enseignement du FLE a-t-il évolué ces dernières années ? 

Le numérique a pris une place centrale dans l’enseignement, notamment depuis le COVID. Les outils tels que Zoom nous ont forcés à innover, et nous avons découvert de nouvelles possibilités.

J’étais au départ un peu réfractaire à l’IA, mais aujourd’hui, je reconnais ses atouts pour enrichir l’apprentissage. Récemment, grâce au travail du CETI (Center for Educational and Technological Innovation) et de Marjorie FOX, il a été possible de réaliser un cours sur le RGPD en réalité virtuelle !

Cependant, je crois fortement que rien ne remplace l’humain ! En classe, j’accorde une grande importance aux relations interpersonnelles, à l’échange direct et à l’intégrité. Créer un climat de confiance et de bienveillance est essentiel pour transmettre les valeurs de l’IÉSEG et former de bons managers. 

Que signifie enseigner le FLE pour vous ? 

Enseigner le FLE, c’est travailler avec une diversité culturelle incroyable. Mes classes regroupent des étudiants de tous horizons : Indiens, Chinois, Vietnamiens, Mexicains, Italiens, Finlandais… Chaque culture apporte une perspective différente, et les étudiants apprennent aussi beaucoup les uns des autres. Cette diversité demande aussi une grande capacité d’adaptation car les codes culturels ne sont pas les mêmes partout. Avec certains groupes, il faut encourager davantage la participation, tandis qu’avec d’autres, il s’agit de canaliser l’énergie. Ce travail d’ajustement est exigeant mais très enrichissant. 

Ce que j’aime le plus, c’est de voir les étudiants quitter la classe avec le sourire, satisfaits d’avoir appris quelque chose de nouveau. Même si on enseigne seul en classe, le travail d’équipe est primordial : échanger avec des collègues sur les bonnes pratiques, partager des idées, et s’entraider nous permet de progresser ensemble. Et comme nous sommes tous de différentes nationalités, cela nous aide aussi à mieux comprendre certains comportements et codes culturels en classe avec les étudiants. 

Votre meilleur souvenir à l’IÉSEG ? 

J’ai deux souvenirs qui m’ont marquée en particulier. Pendant l’un de mes cours de FLE, des étudiants indiens et chinois ont vu la neige pour la première fois de leur vie par la fenêtre ! C’était un moment magique pour eux, c’était très touchant. Nous sommes donc sortis de la salle pour qu’ils puissent marcher dans la neige et la toucher. 

Un autre très bon souvenir, ce sont les fous rires avec mes collègues lors des périodes intenses, entre corrections et préparation du semestre suivant… Cela aide à décompresser et prendre du plaisir pendant les périodes difficiles !