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Faculty in the Spotlight : Renaud BEAUPAIN, professeur de finance

Rencontre avec Renaud BEAUPAIN, professeur de finance sur le campus de Lille.

Avec une équipe de plus de 700 professeurs, dont 200 chercheurs permanents, l’IÉSEG façonne l’apprentissage autour d’une approche moderne : pédagogie active, interdisciplinarité, développement des compétences et parcours académiques personnalisés, offrant à chaque étudiant une expérience sur mesure.

Dans notre série « Faculty in the Spotlight », découvrez chaque mois l’un des professeurs de l’École qui partage sa façon d’enseigner, son engagement et des anecdotes de son parcours à l’IÉSEG.

Pour commencer, pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

De nationalité belge, j’ai suivi une formation initiale généraliste en gestion, avant d’enchaîner avec un doctorat en finance de marché. J’ai rejoint l’IÉSEG dès la fin de mon doctorat, en 2008. Pendant ma thèse, j’ai effectué un séjour à la Banque Centrale Européenne où j’ai travaillé sur un projet de recherche. Cette expérience m’a montré comment la recherche scientifique pouvait guider la prise de décisions économiques et financières et m’a ainsi conforté dans mon choix de poursuivre une carrière académique.

Je suis le plus ancien professeur du département de Finance, j’ai donc vu l’École se transformer. En plus de mon activité d’enseignement, j’ai eu l’opportunité de développer plusieurs projets en interne, notamment sur les post-graduate programs (PGP). J’ai ainsi créé et lancé le Master in Finance, puis un peu plus tard, le Master in Banking, Capital Markets and Financial Technology pour répondre aux besoins du marché. Après quelques années, j’ai pris la direction du département “Finance” en 2020, en pleine période Covid. Une direction que j’assume toujours aujourd’hui.

Quels sont les principaux cours que vous enseignez à l’IÉSEG ?

Je suis surtout concentré sur l’enseignement en Master, notamment dans le Programme Grande École et dans le Master in Banking. J’enseigne la valorisation d’entreprise, la gestion des risques, mais au fil du temps, j’ai dévelopé des cours plus orientés sur les technologies financières. J’essaie de pousser mes étudiants à être créatifs et à réfléchir à la gestion de projets, toujours dans le cadre de la finance.

Avec quelles méthodes ?

Je travaille beaucoup sur l’intégration de la technologie dans mes cours. L’idée est de lier la finance traditionnelle à des approches plus innovantes et technologiques. Par exemple, un de mes cours concerne le « computational thinking » — la manière de réfléchir pour résoudre des problèmes complexes et trouver des solutions informatiques. On apprend à poser les bases du raisonnement puis à utiliser ce raisonnement pour résoudre un problème de manière informatique. Ensuite, au deuxième semestre, j’intègre ces concepts à des projets pratiques où les étudiants doivent développer des idées de start-up, en lien avec la fintech. Ils passent par toutes les étapes du processus, de l’idéation à l’implémentation d’un prototype. Et je les accompagne dans ce processus avec des méthodes comme le design thinking. Ce processus de création leur permet de confronter leurs idées à la réalité, en passant par des sessions de prototypage, des retours d’entreprises, et surtout en construisant des solutions informatiques concrètes. À la fin, ils présentent leurs projets devant des entreprises, ce qui permet de relier théorie et réalité professionnelle.

Chaque année, on organise un hackathon avec un partenaire comme LSEG, qui est un fournisseur majeur de données financières. Ces trois dernières années, nos étudiants ont participé à ce hackathon en compétition avec une université anglaise. Ce genre de concours permet de tester des solutions réelles pour des problématiques concrètes d’entreprises, tout en ayant des retours de professionnels. C’est un excellent moyen pour les étudiants de se confronter à des cas réels et d’être jugés par des experts du secteur.

Quels sont les grands enjeux actuels en finance que vous abordez avec les étudiants ?

La finance a beaucoup évolué ces dernières années. Je vois deux grandes tendances qui se dégagent ces dernières années : la durabilité et l’innovation. La durabilité, par exemple, est devenue un pilier majeur de la finance. On voit aujourd’hui les étudiants, les entreprises, et les régulateurs s’intéresser davantage à l’impact environnemental et social des décisions financières, en plus du rendement et du risque. La seconde tendance est l’explosion des fintechs et des start-ups dans le secteur financier, qui bouleversent les modèles traditionnels de la finance. Il y a dix ans, on n’imaginait pas autant d’innovations dans ce domaine. La technologie permet aujourd’hui à n’importe qui d’accéder à des outils de pointe pour développer des projets, et donc à entreprendre.  D’ailleurs, aujourd’hui nous avons beaucoup d’étudiants entrepreneurs, ce qui n’était absolument pas le cas il y a une dizaine d’années. Et il y a aussi un soutien très fort de la part des politiques publiques, notamment avec les incubateurs d’entreprises qui se multiplient. Cela a créé une mentalité plus entrepreneuriale. Avant, l’entrepreneuriat n’était pas aussi répandu chez les étudiants. Maintenant, il y a un vrai changement d’état d’esprit et cela influence aussi la finance.

Comment vous retrouvez-vous dans les valeurs de l’IÉSEG ?

Je trouve que l’IÉSEG est un endroit où il est facile de prendre des initiatives et de développer des projets. Il y a une vraie confiance entre les membres de l’École, ce qui permet de prendre des risques, d’expérimenter. Cette liberté est précieuse, car elle favorise l’innovation. L’École offre un cadre propice à l’expérimentation, et même si certains projets échouent, ce n’est pas grave. On a essayé, et c’est ça qui est important.

Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans votre rôle de professeur ?

Ce que j’apprécie vraiment, c’est le contact avec les étudiants. C’est très gratifiant de les voir évoluer et de savoir qu’on a eu un impact positif sur leur parcours. J’ai aussi une grande satisfaction avec la création du Master in Banking, Capital Markets and Financial Technology. Voir où en sont les étudiants des premières cohortes et comment ils ont évolué dans leur carrière, c’est un vrai plaisir !

Quel est votre meilleur souvenir à l’IÉSEG jusqu’ici ?

Le meilleur souvenir, c’est de voir la réussite de mes anciens étudiants. C’est vraiment gratifiant de voir où ils en sont après avoir quitté l’École. De savoir qu’ils ont réussi à trouver leur voie dans des institutions de premier plan ou qu’ils ont développé leur propre entreprise, c’est le plus beau des retours. Leur parcours confirme que nos programmes ont eu un réel impact sur leur évolution.