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Gabrielle FITAIRE : du water-polo à l’IÉSEG, une trajectoire déterminée

Étudiante en Master in International Business à l’IÉSEG, Gabrielle FITAIRE revient sur son expérience en tant que joueuse professionnelle de water-polo. Après avoir découvert ce sport à l’âge de 16 ans au Canada, Gabrielle a rapidement gravi les échelons pour jouer en équipe de France. Elle nous partage son goût pour la compétition, son adaptation à la vie en France, et ses projets d’avenir après avoir mis en pause sa carrière sportive.

Gabrielle Fitaire

Gabrielle, tu as découvert le water-polo à l’âge de 16 ans, qu’est-ce qui t’a attirée dans ce sport ?

Depuis toute petite, j’ai toujours fait beaucoup de sport. J’ai essayé plusieurs disciplines comme le baseball, le karaté, la natation. Je n’étais pas très rapide en natation, notamment à cause de mon gabarit qui était trop différent de celui des autres nageuses, j’avais notamment des épaules trop larges. A 16 ans, j’ai découvert le water-polo et, dès mon premier entraînement, j’ai su que c’était mon sport. J’ai eu un coup de cœur, c’était comme une évidence. Mon gabarit est devenu un véritable atout pour le water-polo, car j’avais beaucoup de puissance dans le haut du corps. Je suis rapidement devenue accro à ce sport, je voulais devenir la meilleure ! 

J’aime beaucoup l’intensité et la compétitivité dans ce sport, son côté combatif. Contrairement à la natation, où on est souvent seul contre soi-même, dans sa ligne d’eau, le water-polo c’est vraiment toute l’équipe ensemble contre l’autre équipe. J’adore cet esprit de compétition, de gagner pour soi, avec et pour les autres. 

Tu as progressé très rapidement, en passant du niveau débutant à professionnel en l’espace de deux ans…

Quand j’ai commencé le waterpolo, je vivais encore au Canada, et je traversais une période difficile dans ma vie. Le sport m’a permis de me changer les idées, de m’évader, et cela m’a beaucoup aidée. J’allais à la piscine tous les jours et je m’entraînais même plus que mes coéquipières. Je m’entraînais pendant des heures, et je faisais de la musculation en complément.  

Après avoir obtenu mon bac, j’ai décidé de partir en France afin de jouer en équipe nationale. Comme j’ai la double nationalité, j’avais cette possibilité. Mon père vient de Bordeaux. Quand j’ai voulu venir en France, j’ai contacté des clubs et j’ai décroché une opportunité dans cette ville. J’ai donc quitté le Canada pour rejoindre Bordeaux, avant de me retrouver finalement à Lille, dans l’équipe du Lille UC. Et j’ai atteint mon rêve d’être sélectionnée en équipe de France, en participant en 2022 au championnat d’Europe et au championnat du monde. J’ai été cinq fois championne de France et trois fois vainqueur de la Coupe de France.

Connaissais-tu la France avant de venir t’y installer pour le waterpolo ? 

Je n’étais venue qu’une seule fois en France, à l’âge de 10 ans. C’était donc seulement la deuxième fois que je venais en France, mais là, c’était pour m’y installer, loin de chez moi. Ça a été un choc au début, et cela m’a demandé un temps d’adaptation. Arriver en France a été un nouveau départ dans ma vie. Avant, j’avais grandi dans la même école, avec les mêmes personnes, dans le même quartier… Je n’avais pas beaucoup d’occasions de faire de nouvelles rencontres.  

Ce fut donc un changement radical. Il y a eu quelques chocs culturels, comme se faire la bise pour dire bonjour ! Mais j’ai rapidement pris mes marques et je me suis vite adaptée. C’est assez drôle car je me sens toujours plus Canadienne quand je suis en France, mais je me sens plus Française quand je suis au Canada. 

Quelles compétences as-tu acquises grâce au sport, et comment peuvent-elles t’aider dans ta carrière professionnelle ? 

Le sport m’a appris la discipline, la rigueur, et à être responsable. J’aime que les choses soient faites parfaitement et je donne toujours le meilleur de moi-même dans ce que j’entreprends. Dans le sport et surtout la compétition, il faut toujours être le meilleur, et la ponctualité aux entraînements est une évidence. On développe un sens des responsabilités, surtout quand on joue en équipe, car ce que l’on fait, à des conséquences sur les autres membres du groupe.  

Le waterpolo m’a aussi aidée à développer mes compétences interpersonnelles et une approche interculturelle car j’ai côtoyé, dans mon équipe, 10 personnes de 10 pays différents. On a appris à communiquer même si nous ne parlions pas la même langue. Certaines ne parlaient pas du tout anglais. On a donc dû apprendre à lire le langage corporel, se comprendre sans dire un mot, et ça a très bien fonctionné. On développe donc un grand sens de l’observation et de compréhension d’autrui. C’est un peu comme au sein d’une entreprise, il faut composer avec tous les membres de l’équipe malgré les obstacles éventuels.

Gabrielle Fitaire et son équipe

Aujourd’hui, tu as mis en pause le water-polo. Comment apprécies-tu ta nouvelle vie d’étudiante à l’IÉSEG ? 

Pendant ma licence, je faisais du sport à haut niveau en parallèle de mes études. Je n’étais donc pas souvent à l’école, je socialisais très peu. Tous les moments conviviaux où l’on pouvait développer des relations amicales, je n’y étais pas. J’étais donc à part. Je me donnais à 100% pour le water-polo, et un jour, je me suis rendu compte que ça devenait trop. J’avais besoin de retrouver une vie d’étudiante « normale ». J’ai donc rebondi en postulant à l’IÉSEG en Master in International Business. 

Depuis que j’ai rejoint l’IÉSEG, tout a changé ! Je peux enfin faire ce que je veux, quand bon me semble, et profiter de ma liberté. Ce sont des choses aussi simples que d’aller boire un verre entre amis après les cours, par exemple. Ça peut paraître minime et juste être la norme pour certaines personnes, mais pour moi, c’est une grande découverte ! Je découvre ce que c’est que la vie étudiante, et j’explore ainsi une nouvelle facette de ma vie. 

Quels sont tes projets futurs ? 

Aujourd’hui, mon objectif est d’acquérir de l’expérience professionnelle et de lancer ma carrière. J’aimerais travailler dans le domaine des ventes, du business ou du marketing. Je pense avoir les qualités et l’esprit de compétition nécessaires pour réussir dans ces secteurs. Je suis donc en recherche active d’un stage. Peut-être qu’un jour je retournerais dans le bassin, ça me trotte dans la tête, surtout après avoir vu mes coéquipières défilant sur la Seine à Paris lors des Jeux Olympiques cet été  !