Interview avec Aurélie Dedieu, diplômée et fondatrice de Cani-gourmand, startup incubée à l’IÉSEG
Chaque année, l’Incubateur de l’IÉSEG, basé à Lille et à Paris, soutient des jeunes talents entrepreneuriaux. En janvier, 21 startups ont rejoint le programme Start de l’Incubateur, qui leur offre un espace dédié (bureaux partagés) et un programme d’accompagnement individuel (séances de coaching) et collectif (ateliers animés par des experts) pendant 12 mois pour encourager leur croissance et leur développement. Nous avons interviewé une des incubés, Aurélie Dedieu, diplômée (Programme Grande Ecole 2018) de l’IÉSEG et fondatrice de Cani-gourmand, une startup qui vend des friandises naturelles pour chiens.
1. Pourriez-vous expliquer pourquoi vous avez créé Cani-gourmand?
Comme beaucoup (d’entrepreneurs), je me suis retrouvée dans un univers professionnel où mon travail me semblait dépourvu de sens. Je passais mes journées à faire des constats, sans pour autant agir pour que la donne change. Et deux des constats qui me chagrinaient le plus étaient : le gaspillage alimentaire de viande, et l’état des chiens que je voyais tous les week-ends lorsque je donnais des cours d’éducation canine dans une association. Surpoids, mauvaise haleine, tartre, carences, allergies, il n’y avait jamais eu autant de diversité dans leurs maux, alors même que les propriétaires multipliaient les tentatives pour les aider. De mon côté, mes chiens allaient bien. Je suivais les astuces de mon grand-père en leur donnant des friandises naturelles concoctées par mes soins. Le mot est passé, les adhérents du club ont adoré mes friandises et petit à petit d’autres adhérents d’autres clubs les ont réclamées. Je me suis donc rapprochée de mon grand-père. Ancien boucher-charcutier, il avait pour habitude de viser le zéro déchet et récupérait beaucoup de morceaux qu’il faisait sécher pour ses chiens. Grâce à son aide précieuse Cani-gourmand est née.
2. Vous avez lancé une campagne de crowdfunding il y quelques jours. Quels sont vos objectifs ?
Nous espérons que cette campagne sera le coup de pouce pour nous permettre d’atteindre de nouveaux sommets. Depuis ses débuts, Cani-gourmand est en constant développement. Aujourd’hui notre aventure est dans une phase de transition : la petite aventure familiale a besoin de renfort pour se faire connaitre au niveau national. L’objectif principal de cette campagne est donc de financer une boutique mobile : un véhicule équipé et une boutique nomade pour nous permettre d’affirmer notre présence sur les prochains grands rendez-vous du monde canin, et animalier de manière générale. Cette période de confinement nous a confirmé que les rencontres avec les membres de la cani-sphère étaient importantes. Dans un second temps, nous aimerions embaucher une personne à temps complet pour nous accompagner dans le développement de Cani-gourmand, et par la suite gérer une boutique physique.
3. Comment est-ce que votre parcours à l’IÉSEG vous a aidé à lancer votre entreprise ?
L’IÉSEG a été un élément très important dans cette aventure, d’abord et avant tout parce que l’école m’a montré tout au long de mes études que l’aventure entrepreneuriale n’était pas réservée à une catégorie de personnes et qu’elle était accessible. Mieux encore, les études de cas m’ont donné une autre vision de l’entreprise : une entité responsable. C’est un point inattendu qui, pourtant, a marqué mon parcours. Je retiens de l’IÉSEG la diversité des cours, des intervenants et dans chacun, la mise en lumière des responsabilités de chaque entreprise pour le monde. Au-delà des connaissances et des compétences acquises, l’IÉSEG m’a donc apporté un socle solide sur lequel m’appuyer pour relever des défis, parmi lesquels “changer une petite partie du monde à mon échelle”. Une sorte de souffle en avant qui a permis à mon projet de ne pas rester au stade d’idée mais de voir le jour aujourd’hui.
4. Pourquoi avez-vous voulu intégrer l’incubateur de l’IÉSEG ?
Pendant mes années d’étude à l’IÉSEG, les personnes intégrées à l’incubateur me semblaient faire partie d’une famille spéciale. Il y avait une énergie presque électrique et communicative. Un de mes amis incubés m’a fait part de son expérience et j’ai eu envie de faire aussi partie de cette équipe. Au-delà des infrastructures mises à disposition ou de l’accompagnement extra dont on m’avait vanté les mérites, j’ai adoré l’idée de mettre en commun les connaissances de chacun pour aller plus loin.