Interview avec deux diplômés de l’Executive MBA sur leur expérience à l’IÉSEG et leur thèse professionnelle
Interview avec Metty MAVOUNIA et Jessen VALAYODAPILLAI, diplômés du programme Executive MBA à l’IÉSEG (promotion 2017). Nous leur avons demandé d’expliquer leur expérience du programme EMBA et le sujet de leur thèse professionnelle portant sur les nouveaux business models fondés sur les plateformes digitales collaboratives qui génèrent un impact économique et social positif en Afrique.
1. Pourquoi avez- vous décidé de participer au programme de l’Executive MBA à l’IÉSEG ?
MM : J’ai toujours été passionnée par le potentiel du Digital et l’innovation sociale et je souhaitais m’investir dans un projet porteur de sens. Le point de départ était d’acquérir et développer de nouvelles compétences en développement d’affaires.
Mon choix a été déterminé par la nature innovante du programme EMBA à l’IÉSEG, comprenant des modules d’enseignement spécialisés en Leadership et en Performance durable, la possibilité d’avoir une spécialisation en entrepreneuriat et des expériences d’immersion dans différents pays et secteurs d’activités.
JV : J’ai grandi au sein d’une famille d’entrepreneurs et j’ai été entrepreneur pendant deux ans, au début de ma carrière, dans le secteur de l’ingénierie mécanique et électrique. J’aimais cet environnement stimulant.
J’ai choisi l’IÉSEG pour l’approche humaine de son programme (à laquelle je crois fortement). Dans un deuxième temps, ayant décidé de retourner à la « vie entrepreneuriale », je voulais acquérir de solides compétences en développement d’affaires et en leadership. L’IÉSEG m’a permis d’acquérir ces compétences, notamment avec la filière spécialisée company accelerator*.
2. Quelle a été votre expérience avec le programme ?
MM : Ce programme m’a permis d’appréhender de façon nouvelle les connaissances relatives au monde des affaires : avoir une appréhension globale des problèmes, construire une stratégie d’entreprise en intégrant des objectifs de durabilité, penser différemment et innover etc.
C’était particulièrement stimulant de rencontrer et de travailler avec des entrepreneurs durant nos learning trips et à l’occasion des missions de conseil effectuées dans le cadre du projet de thèse professionnelle. Par la suite, en parallèle de mon activité professionnelle, je me suis engagée en qualité de consultante bénévole au sein d’une organisation qui accompagne des entrepreneurs dans les pays en développement.
Tout au long de ce parcours d’apprentissage avec des personnes issues de milieux socio-culturels différents, dotées de compétences très diverses, j’ai appris à être plus connectée et à l’écoute des autres.
JV : C’est l’une des expériences la plus utile de ma carrière à ce jour, tant au niveau professionnel et personnel. Je l’ai vécu comme une aventure, nous étions 14 « étudiants » dans le programme EMBA, mais en fait nous étions comme 14 collaborateurs travaillant ensemble. Notre travail en équipe nous a permis d’appliquer des compétences de leadership et autres compétences relationnelles que nous avions acquises pendant nos cours.
De plus, les différents ateliers et projets auxquels nous avons participé dans notre groupe de pairs nous ont aidé à penser différemment, à l’échelle globale et avoir une approche systémique lorsque nous faisons face à des problématiques liées au business.
3. Pourquoi avez-vous décidé de faire de la recherche sur cette thématique en particulier pour votre thèse professionnelle ?
JV + MM : L’objectif de notre projet de recherche était de comprendre de quelle manière les plateformes digitales collaboratives favorise le développement d’affaires dans les pays émergents. L’autre angle étudié était le potentiel de ces modèles d’affaires à générer et maximiser l’impact social au sein des communautés et l’économie locale.
4. Pourriez-vous s’il vous plaît expliquer les résultats de votre thèse et comment ils sont utilisés actuellement ?
JV + MM: Les résultats de notre étude nous ont permis d’identifier, d’une part, les facteurs permettant aux plateformes fondées sur la participation collective de prospérer, et d’autre part des indicateurs normés pour l’élaboration d’un baromètre de l’externalisation socialement responsable («Impact Sourcing »). En complément, une feuille de route dédiée est proposée aux entreprises dont le modèle d’affaires est structuré autour de la participation collective (crowdsourcing ou externalisation ouverte). Elle comprend toutes les phases permettant l’implémentation d’une stratégie de type création de valeur partagée (« shared value approach »).
Ce projet de recherche nous a permis de décrire et mieux comprendre les implications concrètes du concept de l’effet de réseau (effet direct ou indirect). Chez SynApps Digital Co. Ltd à l’Île Maurice, lorsqu’un client veut développer une application mobile, nous montons un atelier brainstorming afin d’analyser comment la dimension collaborative pourrait maximiser cet effet de réseau.
Nous avons également eu l’opportunité d’échanger des points de vue et de partager les résultats clés de notre étude qui s’appuient sur l’expérience de trois entreprises différentes. La visée opérationnelle du projet de recherche permet de proposer une démarche utilisable par des entrepreneurs qui souhaitent améliorer leurs modèles d’affaires en s’appuyant sur la participation collective.
5. L’Executive MBA à l’IÉSEG vous a donné quels outils ?
JV + MM : Les différents apports de l’EMBA peuvent se résumer de la façon suivante :
• de nouvelles pratiques et méthodes de travail utilisant des compétences d’accompagnement des équipes (« team coaching »);
• des modèles et des outils d’analyse dans des domaines variés allant de la stratégie d’entreprise ou la stratégie concurrentielle au management de la diversité;
• et enfin, l’accès à un solide réseau de professionnels (EMBA, diplômés de l’IÉSEG, AMBA, etc.)
* Jessen a cofondé SynApps Digital, une start-up spécialisée en développement web, solutions d’automatisation adaptées et applications mobiles, après avoir terminé son EMBA.