Le métier de Portfolio Manager, expliqué par Théo COLOMBANI, diplômé de l’IÉSEG
Le monde de la finance attire de nombreux jeunes talents, mais ses différents métiers restent parfois méconnus. Théo COLOMBANI, diplômé de l’IÉSEG et aujourd’hui Portfolio Manager chez Mandarine Gestion, société française spécialiste de l’investissement en actions, partage son expérience et son quotidien. Entre analyse financière, rencontres avec des dirigeants et voyages à travers le monde, il nous offre un aperçu de son activité professionnelle dynamique et stimulante.
Comment êtes-vous devenu Portfolio Manager ?
Ayant suivi le Programme Grande École avec une majeure en finance des marchés, j’ai effectué un stage en tant qu’analyste financier où j’ai travaillé sur un fonds thématique lié au sport. Il fallait que j’analyse le marché pour comprendre tout l’univers du sport et ce qu’il représentait dans le milieu boursier. Puis, j’ai obtenu un poste en CDI, et après quelques années seulement, j’ai évolué vers le poste de gérant de portefeuille (portfolio manager) sur ce fonds et sur deux autres fonds (OPCVM), qui investissent dans l’univers des micro capitalisations (dites microcaps).
En quoi consiste concrètement votre métier ?
Mon rôle principal est d’identifier les meilleures opportunités d’investissement en actions pour mes clients. Je suis spécialisé dans les microcaps, ces entreprises cotées en bourse, ayant une capitalisation boursière inférieure à 1 milliard de dollars. Je dois analyser les sociétés, comprendre leur croissance, leur capacité à gagner des parts de marché et évaluer leur potentiel de performance en bourse. Je dois aussi comprendre les perspectives de chaque industrie pour essayer d’identifier les leaders de demain. Mon objectif est de battre mon indice boursier de référence en sélectionnant les entreprises les plus prometteuses, je fais donc ce qu’on appelle couramment dans le domaine du « stock picking ».
En parallèle, il y a aussi toute une partie commerciale. Contrairement aux idées reçues, ce métier ne se résume pas à rester derrière un écran à analyser des chiffres. Environ 50 % de mon temps est consacré aux déplacements pour rencontrer des entreprises mais aussi nos clients. Mon activité m’amène à voyager régulièrement à travers le monde pour rencontrer des dirigeants d’entreprises pour lesquelles investir. Par exemple, chaque année, je me rends au Japon car c’est un nid d’entreprises ultra-innovantes ! J’ai aussi effectué des tournées en Suède, en Italie et dans d’autres pays européens.
Je visite des usines et des sites de production pour mieux comprendre les entreprises : des chaînes de production de Lamborghini aux chantiers navals des plus beaux yachts du monde, en passant par des carrières de marbre et des usines de fabrication de bouteilles de vin automatisées. Cela contribue à rendre le métier vivant et passionnant !
Quels sont les principaux défis de votre métier ?
C’est un métier exigeant qui demande une veille constante. Chaque matin, je dois analyser les actualités économiques et géopolitiques pour anticiper leur impact sur nos investissements. Même lorsque je suis en vacances, je surveille constamment ce qu’il se passe. Un événement comme la guerre en Ukraine ou une crise économique peut avoir des conséquences directes sur nos portefeuilles. J’utilise des outils comme Bloomberg (que j’ai d’ailleurs appris à maîtriser à l’IÉSEG) pour synthétiser ces informations.
De plus, notre performance est quantifiée en permanence. Si je fais une erreur d’investissement, cela se voit immédiatement, ce qui peut être stressant. Mais cela rend aussi le métier très stimulant et dynamique. On ne s’ennuie jamais !
Quel conseil donneriez-vous aux étudiants intéressés par ce métier ?
Il faut être passionné, curieux et travailleur. C’est un métier qui exige une évolution constante et un apprentissage continu. D’autre part, l’IÉSEG m’a apporté des bases techniques, notamment sur l’analyse financière et l’utilisation d’outils comme Bloomberg, ainsi que la certification CFA qui est clairement un atout pour ce genre de métier. Trouver des stages peut être difficile, mais avec de la persévérance, il est possible d’accéder à de supers opportunités. L’évolution peut être rapide pour ceux qui s’investissent à fond dans ce métier !