De la scène aux plateaux de tournage : la passion de Morgane ROUAULT, étudiante à l’IÉSEG
Morgane ROUAULT, étudiante en cycle master du Programme Grande École à l’IÉSEG, nous raconte son parcours, depuis ses débuts précoces sur les plateaux de tournage à ses projets futurs dans le monde de la finance cinématographique, où elle espère trouver l’équilibre entre passion et profession.
Commençons par ta passion pour le théâtre, le cinéma et la comédie musicale. Comment cette fascination pour les arts dramatiques a-t-elle émergé ?
Ma passion pour le cinéma et le théâtre a commencé très tôt. A vrai dire, quand j’avais environ 4-5 ans, on a encouragé ma mère à me faire faire des séances photo pour des magazines en passant par une agence de mannequins enfants. J’ai donc eu ma première couverture de magazine très tôt. Ensuite, j’ai beaucoup fréquenté ce milieu car je passais souvent des castings, jusqu’à 2 ou 3 par mercredi.
Durant l’école primaire, j’ai continué de passer des castings pour des marques comme La Redoute. Ces castings impliquaient de longues heures d’attente et d’essais, mais ma famille a toujours soutenu mon intérêt pour ce domaine. J’ai eu la chance de rencontrer d’autres jeunes artistes et de me familiariser avec le monde du cinéma et du théâtre par ce biais-là.
Puis, tu es passée du mannequinat au cinéma…
En effet, vers l’âge de 7 ans, j’ai été sélectionnée pour mon premier court-métrage, “Entrelacs”, où j’ai joué le rôle d’une petite fille atteinte d’amnésie dissociative. Ce fut une expérience significative pour moi. Par la suite, j’ai enchaîné les castings et j’ai eu la chance de travailler avec des acteurs renommés tels qu’Édouard Baer, Benoît Magimel et Emmanuelle Béart.
Après le cinéma, c’est au tour de la comédie musicale de prendre place dans ta vie…
A l’âge de 11 ans, j’ai été repérée pour auditionner pour la comédie musicale “1789 : Les amants de la Bastille“. J’ai été retenue pour interpréter le rôle de Charlotte deux semaines avant le début de la tournée ! Ça a été une expérience intense mais enrichissante. J’ai dû apprendre le rôle en très peu de temps et j’ai joué dans une cinquantaine de représentations sur deux années de spectacle. C’est un volume important, exigeant beaucoup d’investissement. Chaque spectacle réunissait en moyenne 4 000 à 5 000 spectateurs, et parfois même jusqu’à 9 000 ! J’ai réussi à concilier mes études avec ma passion pour le théâtre et la musique, malgré des horaires non aménagés pour cela. J’ai eu la chance de jouer devant des milliers de personnes dans toute la France, en Belgique et en Suisse, et cela n’a pas de prix !
A quoi cela ressemble de faire partie d’une comédie musicale ?
Lorsque j’ai rejoint la troupe de « 1789 », je me suis rendu compte que j’avais atterri dans un univers hors du commun, au sein d’une très grosse production soutenue par Dove Attia et Albert Cohen. Il sont d’ailleurs très connus pour leurs productions à succès comme Mozart l’Opéra Rock et Le Roi Soleil. L’organisation était impressionnante. C’était la première fois de ma vie que je montais sur scène, et c’était au Palais des Sports de Paris, qui, aujourd’hui s’appelle le Dôme de Paris. Donc, tous les samedis, je me rendais au Palais des Sports. C’était un rythme soutenu pour un enfant, mais je prenais vraiment plaisir à monter sur scène. A l’époque, je jouais le rôle de Charlotte mais aussi le rôle du dauphin, rôle que j’avais d’ailleurs déjà joué dans le film « l’évasion de Louis XVI ». Cette expérience, je l’ai vécue pleinement. Je vivais intensément chaque instant, consciente de la chance qui m’était donnée. Après chaque représentation, le metteur en scène venait me faire un debrief pour discuter de ce qui avait bien fonctionné ou non, des changements à apporter pour les fois suivantes. Cela me permettait d’être toujours meilleure et d’apprendre constamment. Parfois, les répliques ou les mouvements sur scène changeaient, donc je devais m’adapter. Je pense que, très jeune, j’ai acquis des compétences telles que la persévérance, l’adaptabilité, et la gestion du stress, grâce à cette expérience unique.
Comment on concilie vie d’actrice, de comédienne et vie d’écolière ?
À l’école, j’ai réussi à jongler entre les tournages et les cours. Par exemple, lorsque j’ai participé au tournage du film “L’évasion de Louis XVI”, où j’ai joué le rôle du fils du roi, cela m’a pris environ 30 jours d’école, mais j’ai réussi à gérer ma scolarité malgré tout, et à ne pas cumuler de retard.
Cette passion pour le cinéma et le théâtre a été une constante dans ma vie, même si j’ai fini par prendre du recul par la suite pour me concentrer davantage sur mes études. Pour autant, je suis toujours très passionnée par le cinéma. Cette passion m’anime toujours en tant qu’adulte et elle ne me quittera jamais. Je suis l’actualité cinéma différemment mais je n’exclus pas un jour de retenter ma chance avec les castings !
J’ai eu la chance de vivre beaucoup d’expériences différentes, que peu de personnes ont l’opportunité de vivre au cours de leur enfance et adolescence. D’ailleurs, jeune adulte, je suis même devenue mannequin pour Lacoste. J’étais le modèle référent sur lequel ils prenaient les mesures, et j’ai aussi eu l’opportunité de visiter les locaux de Lacoste et d’essayer les maquettes, c’était une expérience assez incroyable !
Et puis, en grandissant, tu as décidé de te concentrer sur tes études ?
À la fin du lycée, j’ai entrepris un stage au Cours Florent pour voir s’ils pouvaient me proposer une formation sur trois ans. J’ai effectivement été acceptée pour suivre leur cursus complet, mais c’était malheureusement incompatible avec des études de management à temps plein. J’ai été confronté(e) à un dilemme lors de mon passage en études supérieures, mais j’ai finalement opté pour la poursuite de mon parcours à l’IÉSEG, une décision que je ne regrette pas. Cette démarche m’assure une certaine stabilité pour l’avenir et m’ouvre de nouvelles perspectives. Il est essentiel pour moi d’évoluer dans l’industrie cinématographique. Trouver le parfait équilibre entre ma passion est mon bagage académique est désormais mon objectif principale.
Comment envisages-tu la suite ?
Mon master étant axé sur la finance, je m’intéresse fortement à l’idée de combiner mes connaissances avec ma passion pour le cinéma que ne souhaite pas abandonner. Je pense notamment travailler par la suite dans la production ou le financement de films.
Je suis convaincue que je pourrai trouver un équilibre entre ma passion et ma carrière professionnelle. Mon objectif est de trouver un métier qui me permettra de m’épanouir.
En France, nous avons la chance d’avoir des SOFICA (Sociétés de financement de l’industrie cinématographique et de l’audiovisuel), des petites sociétés permettant aux particuliers d’investir dans des films. Cependant, cette opportunité reste encore méconnue. Personnellement, j’ai effectué mon stage de 3ème année au sein de la société Ciné Nominé qui met en place la SOFICA Palatine Etoile. Elle collecte des investissements pour aider la production et la réalisation des films, ce qui, je trouve, est très intéressant d’un point de vue professionnel.
Je trouve fascinant le travail des conseillers financiers dans ce domaine, car ils doivent évaluer les projets à la fois financièrement et cinématographiquement. C’est un domaine dans lequel je me projette.
Quel est ton bilan sur tes années à l’IÉSEG jusqu’à ce jour ?
J’ai assurément trouvé ma place à l’IÉSEG où je me suis beaucoup investie dans la vie associative. Ce ne sont pas toutes les écoles qui mettent autant l’accent sur le développement personnel, notamment à travers des cours de théâtre. Le fait que l’IÉSEG façonne les individus sur le plan à la fois personnel et professionnel fait la différence. Je pense que c’est le bon pari car d’ici 10 ans, ce que nous aurons appris en cours aura peut-être évolué, mais notre manière d’être et de manager les équipes restera toujours pertinente.