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Lorsqu’on s’étonne de la variété de ses engagements et du temps qu’ils doivent lui prendre, Owen-Basile MARSH (diplômé du Programme Grande École en 2013) a toujours la même réponse : il reçoit autant – si ce n’est plus – qu’il ne donne ! Se sentir utile, aligné avec ses valeurs, contribuer à une société plus juste sont plus que de simples leitmotivs : le moteur d’une vie personnelle et professionnelle foisonnante au service du plus grand nombre. Rencontre avec un diplômé humaniste.
Owen-Basile MARSH, vous avez un parcours que l’on peut qualifier d’atypique. que faut-il retenir à son propos ?
J’ai achevé mes années IÉSEG en rédigeant un mémoire sur le rôle du leadership dans l’entrepreneuriat social qui m’a permis d’interviewer Jean-Marc BORELLO, Président du Groupe SOS, puis d’intégrer son cabinet pour mon stage de fin d’études. J’ai poursuivi par un CDI au sein d’une nouvelle structure du Groupe créée pour gérer un dispositif innovant de logements à destination des familles en situation de précarité. Ce dernier a connu un succès fulgurant : la gestion de cette montée en puissance a été une expérience aussi stimulante que formatrice. Au bout de trois ans, j’ai eu envie de quitter l’opérationnel et j’ai rejoint le Groupe Accor, puis Air France où je suis resté cinq années à faire de la stratégie.
Pourquoi avez-vous fini par quitter le secteur de l’aviation ?
La mission était passionnante, l’entreprise pratiquait un management basé sur l’autonomie, j’adorais mes collègues, mais au fil du temps, j’ai senti monter un décalage entre mes convictions profondes, notamment en matière d’écologie, et ma mission qui consistait, grosse modo, à faire voler des avions. Quitter une entreprise que l’on aime et où l’on est promis à une belle carrière n’est pas simple, mais grâce à ma précédente expérience au sein du Groupe SOS, je savais à quoi m’attendre en réintégrant le monde des organisations à impact. Cela m’a aidé à sauter le pas plus facilement. J’ai rejoint each One, un organisme qui accompagne les migrants vers l’emploi. Des formations courtes leur donnent les bases d’un métier et les soft-skills leur permettant d’intégrer plus facilement le monde de l’entreprise en France.
Que conseillez-vous aux étudiants qui souhaitent se reconvertir en intégrant une structure à impact ?
Tout d’abord de prendre votre temps. Une reconversion émane souvent d’une goutte qui fait déborder le vase, mais ce n’est pas une raison pour foncer tête baissée. Posez-vous les bonnes questions : quelle cause souhaitez-vous défendre ? Dans quel type de structure ? Faites fonctionner votre réseau pour rencontrer des personnes qui évoluent dans les sphères que vous visez pour mieux appréhender leur réalité. Ensuite, attention à ne pas idéaliser : ce sont des structures avec les mêmes logiques et problématiques que la plupart des entreprises. Enfin, il faut être capable de prendre le recul nécessaire pour trouver la bonne distance entre engagements et vie personnelle. Gare au surmenage !
Vous co-animez le club “IÉSEG For Change”. Quelle est sa vocation ?
Sa mission est de faire en sorte que la communauté IÉSEG au sens large puisse contribuer à sa façon à la transition sociale et environnementale. Nous sommes convaincus que de tels sujets doivent être insufflés dans les enseignements pour sensibiliser un maximum d’étudiants. Demain, ce sont eux qui feront la différence à travers le choix des entreprises qu’ils rejoindront ou créeront. Que ce soit à travers des conférences, des forums, des tables-rondes ou des interventions en cours, les alumni ont un rôle à jouer pour que l’IÉSEG soit à la hauteur des enjeux et pour créer une émulation avec d’autres établissements. Plus nous serons nombreux à porter le message, plus les choses avanceront : rejoignez le mouvement !
Parcours
À 33 ans, Owen-Basile MARSH semble avoir déjà eu plusieurs vies professionnelles. Il avoue d’ailleurs admirer celles et ceux qui ont un plan de carrière tout tracé !
Fil conducteur de ses expériences : écouter son instinct, être là où il se sent utile et ne pas trahir ses convictions. Que ce soit au sein de structures associatives à impact, du groupe Accor ou d’Air France, Owen a su mettre à profit son pragmatisme, son ouverture d’esprit et son sens du collectif.
Des qualités qu’il a également mis au service de nombreuses associations en tant que bénévole, notamment le Club IÉSEG for Change.