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S’appuyant sur plus de 700 professeurs, dont 200 enseignants-chercheurs permanents, l’IÉSEG propose à ses étudiants une expérience d’apprentissage de grande qualité, reposant sur 4 piliers : un apprentissage actif, interdisciplinaire, centré sur l’acquisition de compétences, proposé à travers des cursus personnalisés.

Chaque mois, “Faculty in the spotlight” vous donne rendez-vous avec l’un des professeurs de l’École qui présente sa vision de l’enseignement, ses méthodes pour transmettre son expertise et sa passion aux étudiants et partage ses meilleurs souvenirs et anecdotes à l’IÉSEG.

Ce mois-ci, rencontre avec Susana ESPER, professeur de responsabilité sociale des entreprises et d’éthique des affaires à l’IÉSEG, sur le campus de Lille.

Susana, pouvez-vous nous parler de votre parcours académique et de la manière dont il vous a amenée à faire carrière dans l’enseignement ?

J’ai commencé mon parcours universitaire en Argentine, où j’ai étudié les sciences politiques à l’université de Buenos Aires. Cependant, au fur et à mesure que j’avançais dans mes études, j’ai développé une forte passion pour les politiques et l’administration publiques. C’est ce qui m’a amenée à poursuivre un master en administration publique, toujours à l’université de Buenos Aires. J’ai rapidement commencé à travailler pour le gouvernement argentin et à enseigner l’administration publique à l’université de Buenos Aires. J’aimais ce travail, mais j’étais également passionnée par les organisations et je voulais approfondir ce domaine.

Comment êtes-vous passée de la philosophie politique à votre spécialisation actuelle dans le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises ?

Ma transition vers le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises a été progressive, mais profondément enrichissante. Tout en travaillant pour le gouvernement argentin, j’ai enseigné à l’École des sciences sociales et à l’École d’économie. Pendant cette période, j’ai développé un vif intérêt pour les organisations et la théorie organisationnelle, un domaine principalement étudié dans les écoles de commerce. Souhaitant approfondir ce sujet, j’ai décidé de faire un doctorat à HEC Montréal, au Québec, au Canada, où j’ai été exposée aux perspectives nord-américaines et françaises sur les études organisationnelles. C’est à ce moment-là que la RSE et le développement durable ont commencé à faire parler d’eux.

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir professeur et comment voyez-vous le rôle des enseignants dans la formation des futurs dirigeants ?

Quand j’étais très jeune, j’étais déjà très passionnée par mon travail, et je savais que participer à des activités d’enseignement pourrait être bénéfique pour ma carrière professionnelle, car cela apporte encore plus de crédibilité à votre parcours et améliore votre réputation. De plus, nous avons une tradition de donner en retour à l’université publique en Argentine, car les études sont entièrement gratuites tout en étant de grande qualité. J’ai donc décidé de rendre la pareille en y enseignant et en partageant mon expertise. Mais j’ai vite compris à quel point le contact avec les étudiants pouvait être stimulant intellectuellement, et j’ai trouvé cela formidable ! Quand on enseigne quelque chose, on ne l’oublie jamais et on apprend beaucoup sur le sujet, sur soi-même et sur ses élèves.
Ce que j’apprécie particulièrement, c’est que certains étudiants vous posent des questions inattendues qui peuvent vous mettre dans une situation compliquée. Ils vous font vraiment réfléchir, et c’est très puissant ! Je pense que nous, les enseignants, jouons un rôle crucial dans la construction de l’avenir, car nous formons des futurs managers qui auront peut-être un jour un impact réel sur le monde, et nous voulons que cet impact soit positif. Lorsque j’ai commencé mon doctorat, personne ne parlait encore du concept d’impact. Depuis, c’est devenu une réalité. En fait, ce qui est le plus gratifiant pour moi, c’est de voir que certains de mes anciens étudiants occupent aujourd’hui des postes de décideurs politique, dans des entreprises et dans d’autres domaines importants. Quand je vois cela, je sais que j’apporte un changement dans le monde en enseignant, et c’est tout simplement fantastique !

Comment pourriez-vous résumer votre domaine d’enseignement ?

La plupart des cours que je donne sont liés au développement durable. Qu’il s’agisse de management général ou de stratégie, j’insiste sur la nécessité de mettre en place des modèles d’entreprise durables qui ne nuisent pas à l’environnement tout en restant compétitifs. La stratégie d’entreprise consiste à concevoir l’orientation à long terme d’une organisation : tout ce que vous faites dans le domaine de la stratégie a trait à la réflexion et à la mise en œuvre de changements aujourd’hui pour façonner l’avenir de l’organisation. Avec le changement climatique, la vulnérabilité sociale et un contexte qui évolue rapidement, il faut développer des modèles d’entreprise qui pourront au moins survivre, et de préférence prospérer, dans ces circonstances. Je veux que mes étudiants reconnaissent qu’ils ont le pouvoir d’avoir un impact positif sur le monde grâce à leur futur rôle de leader.

Quelles méthodes pédagogiques innovantes utilisez-vous ?

Je pense que l’École nous incite toujours à être extrêmement pratiques, car c’est ce que les étudiants veulent et ce dont ils ont besoin. Les connaissances sont importantes, bien sûr, mais c’est la mise en pratique qui fait la différence. Mes étudiants et moi-même apprécions les jeux en classe, car ils stimulent leur apprentissage tout en les gardant engagés dans la salle de classe. Cela les aide également à développer leurs compétences sociales et leur capacité à travailler en équipe.

Compte tenu de votre expérience internationale, comment pensez-vous contribuer à la mission de l’école ?

Personnellement, je pense que mes changements de carrière et ma capacité d’adaptation dans différents pays du monde sont une source d’inspiration pour les élèves. Je veux qu’ils comprennent que le changement est possible, voire souhaitable, et qu’il doit être planifié avec soin. Mon expérience au sein d’organismes publics et dans les pays en développement me fournit des exemples concrets de management à l’échelle mondiale, que je partage avec mes étudiants. Je cherche à les préparer à un monde où ils devront négocier avec des parties prenantes du monde entier, chacune ayant des règles et des attentes différentes.

Un moment mémorable de votre parcours à l’École ?

De manière générale, je me suis beaucoup amusée avec mes étudiants, en utilisant des jeux et des simulations pour rendre l’apprentissage pratique et agréable. Au de-là de cet aspect-là, l’un des éléments positifs de mon expérience à l’École est la camaraderie entre collègues. Nous nous entendons très bien et les moments de convivialité après le travail sont particulièrement appréciables. Ces moments de complicité et d’amitié nous ont aidés à nous soutenir mutuellement dans les moments difficiles, comme par exemple pendant la pandémie.