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Tokyo Snack Box, des « box » qui vous font voyager au Japon

En direct du Japon, envahi par les cartons de commandes dans son appartement, Baptiste DELANNOY, diplômé de l’IÉSEG en 2019, nous parle de son aventure entrepreneuriale : Tokyo Snack Box.

Quand Tokyo Snack Box est-elle née et quel est le concept ?

Tout a commencé en septembre 2020. Basé à Tokyo depuis quelques années et n’ayant pas la possibilité de rentrer en France pour rendre visite à ma famille à cause de l’épidémie de Covid-19, j’ai décidé de leur envoyer un colis plein de snacks originaux, sucrés et salés, que l’on ne peut dénicher qu’au Japon. Suite à leur engouement lors de la réception du paquet, j’ai eu envie de propager ces moments de plaisir en en faisant profiter le plus de monde possible autour de moi. Il y a beaucoup d’amoureux du Japon en France, et avec la crise sanitaire, ceux-ci n’ont pu s’y rendre et faire le plein de friandises. De plus, j’avais cette volonté d’accomplir quelque chose de nouveau en 2020, j’ai donc décidé de saisir l’opportunité qui se présentait à moi, après étude du marché, pour lancer mon propre business. Sur le marché français, je n’ai décelé qu’une seule entreprise, mon objectif est donc de devenir le numéro 2 national.

©Tokyo Snack Box

Pourquoi avoir choisi ce nom ?

Je voulais un nom simple, permettant d’identifier clairement le produit. Je voulais que les gens sachent immédiatement de quoi il s’agit quand ils entendent le nom. En France, nous avons une culture de la « box » très ancrée, c’est un cadeau populaire qui marche très bien.

Comment avez-vous su tirer profit de la crise sanitaire pour lancer votre activité ?

Je dirais qu’il y a deux facteurs. Tout d’abord, le Japon et la culture japonaise attirent de plus en plus de monde, notamment les Français. Par exemple, la France est le deuxième plus gros consommateur de mangas au monde.. Le deuxième facteur est que pour se rendre au Japon, il faut du temps et un budget conséquent, cela n’est donc pas accessible à tous. Tokyo Snack Box leur offre donc cette opportunité de découvrir le Japon autrement.

Cela n’a pas été trop compliqué de se lancer en étant au Japon ?

Ayant un visa de travail, j’ai pu m’enregistrer en tant qu’auto-entrepreneur au Japon sans trop de difficultés. Cependant, ce pays n’est pas encore très porté sur les start-ups, contrairement à la France. Il y a moins d’aides, se lancer est plus complexe et coûteux. A l’avenir, j’espère recruter des personnes pour m’aider à faire accélérer le développement de mon entreprise. Sans oublier qu’en parallèle de mon activité, je travaille à temps plein chez Adidas. Concilier ces deux activités me prend énormément de temps, même si le télétravail me permet d’avoir un peu plus de flexibilité dans l’organisation de mon temps de travail  et surtout de gagner quelques heures de sommeil en plus le matin pour pouvoir travailler le soir à la préparation de mes commandes.

©Tokyo Snack Box

Quels sont / ont été vos principales difficultés et enjeux à venir ?

Je me bats contre La Poste japonaise tous les jours (rires), il y a parfois des colis perdus, des problèmes avec la douane… mais ce sont les aléas du commerce international. Le décalage horaire est également un défi quotidien car les gens commencent à passer commande quand je vais me coucher, il me faut toujours être à l’affût, presque 24h/24 et 7j/7. Quand on débute, chaque client compte énormément. Je ne peux pas me permettre de laisser passer quoique ce soit, c’est parfois difficile de suivre le rythme. Si je fais une erreur, je dois remuer ciel et terre pour compenser et m’assurer de la satisfaction du client. Mais cela porte ses fruits car j’ai un taux de rétention élevé. Je réalise environ 400 commandes par mois et j’ai enregistré une augmentation de 40 % des commandes pour la période des fêtes. Mon chiffre d’affaires annuel tourne aujourd’hui autour de 100 000€.

Mon enjeu principal pour les mois à venir est de développer la notoriété de ma marque. Je pars de zéro et je n’ai pas les finances pour pouvoir payer de grands influenceurs ou faire des campagnes de publicité. J’ai donc tout misé sur le marketing digital et le bouche-à-oreille.

Qu’est-ce que votre cursus à l’IÉSEG vous a apporté pour lancer votre entreprise ?

J’ai beaucoup appris de la filière en marketing. Le fait d’étudier à l’IÉSEG m’a apporté cette opportunité unique de pouvoir partir deux fois en échange au Japon lors de mon cursus. Ce ne sont pas toutes les écoles qui le permettent. D’autre part, en étudiant à l’IÉSEG, on est bercé dans le monde entrepreneurial, et cela aide énormément pour se lancer par la suite.

Comment projetez-vous l’évolution de votre start-up dans les années à venir ?

J’aimerais que les frontières ouvrent de nouveau rapidement pour pouvoir faire venir mon frère qui est aussi étudiant à l’IÉSEG. J’aimerais beaucoup qu’il puisse faire son stage de fin d’études chez Tokyo Snack Box, il pourra avoir ainsi une première expérience parfaite en tant que manager marketing. J’aimerais également pouvoir recruter pour que je puisse me concentrer sur les aspects plus stratégiques de mon entreprise, et passer moins de temps à gérer et préparer les commandes.

Avez-vous un conseil pour un futur entrepreneur ?

Il faut savoir détecter l’avantage que l’on a par rapport aux autres, son point de différenciation, et en tirer parti rapidement. Ensuite, à partir du moment où l’étude de marché est bien réalisée, il ne faut pas s’attarder trop longtemps sur le business plan : il faut se lancer rapidement, le timing est important.

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